[Natation] Meynen, ça ne passe pas ! 

Fatiguée et jetlaguée, Julie Meynen échoue de peu pour se qualifier pour les demi-finales aux championnats d’Europe de Budapest.

Après trois premières journées proches de la perfection, la quatrième avait été bien moins faste. Malheureusement, la tendance s’est poursuivie vendredi.

Il y a une semaine, Julie Meynen était du côté d’Atlanta pour participer à une grosse compétition américaine. Sa dernière course, le 100 m nage libre, était programmée dimanche soir. Après avoir décroché sa place en série en 55″29, elle avait amélioré son chrono en finale pour le porter à 55″13. La détentrice du record national (54″44) a ensuite dû sauter dans un avion pour rallier directement la Hongrie, où elle ne pouvait pas s’aligner sur le 50 m nage libre, course programmée dès le lundi. C’est donc avec ses moyens du moment, la fatigue du voyage et le jetlag de six heures qu’elle s’alignait, vendredi, sur les séries du 100 m nage libre, quelques jours à peine après avoir débarqué dans la capitale hongroise. Engagée dans la sixième des huit séries, Julie Meynen a tout donné mais touche la plaque au bout de 55″46. Insuffisant pour atteindre les demi-finales : «Avec le long voyage et le jetlag, ce n’était pas facile. Ma performance était à peu près comparable à celle de la semaine dernière à Atlanta», commente la jeune femme, dans le communiqué envoyé par la fédération. Pour avoir le droit de nager l’après-midi, il lui aurait fallu nager 55″04 : «La demi-finale était à sa portée. Mais il lui a manqué un peu de fraîcheur», confirme Arslane Dris.

Le second Luxembourgeois à se mettre à l’eau est un habitué de la Duna Arena. En effet, vendredi, Max Mannes livrait tout simplement sa cinquième course en cinq jours. Un rythme d’enfer pour le géant du SCD, qui terminait son programme de mammouth avec le 200 m dos. Malgré la fatigue accumulée, il parvient tout de même à pulvériser son record personnel (2’06″82), qui datait d’il y a trois ans pour le porter à 2’04″19 : «Je m’améliore de plus de deux secondes, c’est bien. Je me dis que si j’avais laissé de côté le 200 m nage libre (NLDR : jeudi), j’aurais peut-être pu aller plus vite. Mais là, après 100 m, les batteries étaient vides. C’était une très longue semaine.»

Mannes, marathon terminé !

Mais quand il regarde ce qu’il a accompli, c’est bien évidemment la satisfaction qui l’emporte : «Je bats deux records nationaux, je suis le premier à passer sous les 56″ sur le 100 m dos et ça, ça fait vraiment plaisir! Je me suis surpris sur les trois premiers jours de compétition.» Et de rendre hommage à son coach : «Il y a deux ans, mon meilleur temps était de 57″1. Maintenant, je nage presque deux secondes plus vite. C’est dû aux entraînements avec Ingolf (Bender, l’entraîneur national qui a été écarté cette année).» Max Mannes, qui reconnaît avoir eu du mal à récupérer les derniers jours, est reparti à la maison l’après-midi même et il sera suivi par Julie Meynen ce samedi.

Il ne reste plus que Julien Henx et Monique Olivier. Le premier sera en lice ce samedi sur le 50 m nage libre. Après avoir été malade à deux reprises du covid, il a vu son entraînement largement perturbé et ne peut faire des séances normales que depuis cinq semaines environ. Le détenteur du record national (22″69) aura pour but de retrouver des sensations. Et, si possible, un chrono sous les 23″ : «Il n’a pas nagé un 22″ depuis l’Euro Meet», évoque son coach au quotidien, Arslane Dris. Évidemment, son niveau de préparation ne lui permettra pas de s’approcher des minima olympiques (22″01) mais l’idée est de prendre ses marques. Il lui restera ensuite une tentative, lors des championnats de France de Chartres. Auparavant, il sera parti en stage à Barcelone avec le petit groupe de nageurs de son entraîneurs, histoire de mettre un maximum de chances de son côté.

Et, ce dimanche, il reviendra à Monique Olivier l’honneur de clore la compétition côté luxembourgeois à l’occasion du 400 m. Auteur de son deuxième meilleur chrono sur le 200 jeudi, la recordwoman nationale de toutes les longues distances a hâte de voir ce que ça pourrait donner. Pour rappel, son record est de 4’11″59. Alors, un quatrième record national pour boucler la boucle ? Réponse dimanche !

Romain Haas