Génération Covid

Les lumières rouges clignotent de plus en plus lorsque l’on se penche sur notre jeunesse. Écoliers, lycéens, étudiants ou même jeunes diplômés débarquant dans le monde du travail… Depuis la fin du mois de février 2020, leur monde a changé. Peut-être plus que le nôtre. On aimerait dire à ces jeunes que la lumière au bout du tunnel se rapproche. Mais qui peut oser dire que le coronavirus ne sera plus qu’un lointain souvenir dans deux mois, six mois, un an ? Et que la vie reprendra son cours comme si rien ne s’était passé.

Comment guider ces jeunes alors que nous, adultes, n’avons pas connu les contraintes qu’ils sont en train de vivre ? Sorties entre amis réduites au strict minimum, cours en ligne sans ses camarades et toutes les histoires qui font de l’enfance, de l’adolescence, une aventure, vie étudiante se résumant à des journées (et des nuits) la tête devant l’écran de son ordinateur et dans ses bouquins sans autre échappatoire que la longue litanie des interdictions mises en place au fil des mois avant que l’étau ne se desserre enfin…  Et que dire de ces masques qui ont défiguré les vertes années des plus jeunes de nos résidents ? Oui, ce mauvais rêve a duré bien longtemps et nous sommes à peine en train d’en émerger.

La pandémie va faire des dégâts économiques à long terme dans les entreprises, petites ou grandes. Chez nous aussi, assurément. Rien n’est terminé. La mobilisation est réelle pour tenter de préserver ces activités qui font vivre le pays, qu’elles se trouvent au coin de notre rue ou derrière les façades en verre du Kirchberg. L’effort a été colossal et il devra se poursuivre. Mais il va falloir aussi affronter une crise de société et être prêt à soigner durant de longs mois, voire plus, les bleus à l’âme de nombreux habitants et surtout des plus jeunes.

Les dégâts occasionnés par la pandémie seront longs à réparer alors qu’apparaissent çà et là de nouveaux diagnostics qui montrent l’ampleur de la tâche. Il va falloir prendre le temps et donner les moyens pour accompagner notamment cette jeune génération, cette génération Covid, durant cette convalescence. Finalement, nous ne nous débarrasserons pas des effets du coronavirus si rapidement que cela malgré la vaccination et les autotests.

Laurent Duraisin