Nedzib Selimovic, le coach de Rodange, en serait presque à regretter d’avoir sérieusement compromis les chances de titre du Fola Esch en le piégeant, dimanche (2-1).
C’est la fin d’une folle semaine pour le FC Rodange 91. Qui a battu Pétange dans le derby (0-1), accroché le Progrès (1-1) et ravagé le Fola (2-1). «Une semaine à sept points alors qu’on ne pensait même pas en prendre un seul», admet très honnêtement Nedzib Selimovic, l’entraîneur rodangeois. «On aurait pu faire la même chose contre le Progrès, contre qui on était encore plus cohérents. Contre le Fola, on a lâché à certains moments mais on a eu beaucoup plus de réussite».
Dans le détail, Il y a toutes ces occasions gâchées par le club doyen, il y a eu ce pénalty raté par Hadji, ce coup-franc sortir de nulle part de Larrière et cette erreur monumentale de l’expérimenté Muharemovic. Tout était calé pour une fessée, tout a tourné au vinaigre. Nedzib Selimovic n’est pas dupe. Il est même très au clair avec la réalité de l’exploit de ses joueurs : «La chance nous a réussi. Il n’y a rien à reprocher au Fola et à son coach. Ce qu’ils font en ce moment, même si cela manque de métier, c’est enrichissant et beau à voir.Ils ont combien de jeunes joueurs formés au club dans leur équipe ?».
Le Swift, c’est plus méchant dans les duels, moins innocent
La question, aujourd’hui, tient plutôt au fait de savoir si le Fola n’aurait pas été aussi beau mais surtout plus efficace avec ses cadors sur le terrain, Sinani, Hadji ou autre Diallo ayant débuté sur le banc. «Si ! Si, ils auraient fait la différence, sûrement, acquiesce Selimovic. Mais ils pensaient peut-être qu’on craquerait, même avec leurs jeunes sur le terrain». Et ce n’était pas loin, cela aussi le staff rodangeois l’avoue. «Pour moi, poursuit Selimovic, ce sont eux qui méritent le plus d’être champions et je le dis sincèrement. Ils jouent le meilleur football, il n’y a pas photo : ils nous ont fait mal. Mais le F91 et le Swift sont plus matures, plus âgés. Hesperange par exemple, c’est plus méchant dans les duels, beaucoup moins innocent. Il faut des gars qui font mal, qui cassent le jeu de l’adversaire. Dans ce final complètement fou, le Fola ne paie qu’une chose et c’est cela. C’est dommage parce que ce n’est clairement pas un manque de talent ni de travail».
À bien mesurer le discours du coach rodangeois, on sentirait presque du regret d’avoir joué ce tour de cochon au leader, qui ne l’est plus par sa faute et se retrouve même dans une galère noire, sans plus la moindre marge d’erreur. Alors s’il peut donner un coup de main en échange… «Beaucoup de clubs sont passés de justesse chez nous et malheureusement pour le Fola, il est le seul qui soit passé à la trappe. Mais on peut peut-être aussi faire mal au Swift», ce week-end. Après la déclaration d’amour, le Fola apprécierait en effet sûrement une marque d’affection qui se compte en points.
Julien Mollereau