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Aidons les kékés

Hier, des policiers étaient postés rue du Canal, à Esch-sur-Alzette, prêts à aligner les chauffards. Bien vu, car cette artère est régulièrement fréquentée par une espèce redoutable : le kéké. Qu’ils soient en 4×4 de luxe ou en tacot, d’ici ou d’ailleurs, jeunes ou vieux, qu’importe : ce qui rapproche les kékés, c’est leur connerie aussi crasse qu’un gros burn bien fumeux.

Car pour le kéké, le démarrage en trombe n’est que l’introduction d’une symphonie mécanique, qu’il se doit d’amplifier avec un pot d’échappement débridé. Ensuite, lorsqu’il roulera au ralenti, le kéké descendra sa fenêtre pour partager généreusement la daube musicale crachée par ses subwoofers.

Enfin, une vitesse excessive, atteinte en surrégime, aidera le kéké à captiver l’attention même si, paradoxalement, il préfère se cacher derrière des vitres teintées. Peut-être est-ce pour dissimuler son visage crispé par l’angoisse ? Car il existe toujours le risque qu’un pigeon trop lent au décollage – ou un enfant distrait – ne vienne ternir sa carrosserie. Par contre, si vous voulez passer un bon moment, regardez-le se garer. Poilade assurée ! Mais soyez patients, la manœuvre est souvent fastidieuse et nécessite parfois l’aide d’un complice qui veillera, pour une fois, au respect des distances de sécurité.

Mais comme la plupart des kékés sont des êtres fragiles exprimant leur mal-être sur la route, soyons charitables. Voici quelques idées simples pour les aider :

– Offrez au kéké un casque de moto. Vous rendrez ainsi service à ceux qui ont transformé leur 306 en dragster car, rappelons-le, le coup du lapin est la première cause de mortalité chez les apprentis Fangio.

– Vous êtes importuné par un porc thuné ? Ou par un roi de l’import tuné ? Collez-lui quelques stickers «Tu peux doubler, je suis pas pressé», ou bien «Pas de flash merci, j’ai plus qu’un point», qui viendront enrichir sa collection.

– Un bas de caisse est l’accessoire indispensable pour rouler trop vite. Mais le kéké rabaissé a un ennemi : le dos d’âne. Un bon dos d’âne et les ânes font le dos rond. Alors, créons le creux d’âne : un dos d’âne inversé qui rabaissera le kéké plus bas que terre. Merci qui ?

Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. Pourquoi tant de haine ?