L’attaquant eschois Jules Diallo assure que rien ne déstabilisera le Fola, qui a grillé son dernier joker dans la course au titre.
Le Fola n’est plus leader. Après deux défaites consécutives contre des équipes qui n’auraient pas dû lui poser de problèmes, il reste cinq matches au club eschois pour redresser la barre d’une saison jusqu’alors exceptionnelle. Jules Diallo, auteur de neuf buts et trois passes décisives et pas encore paniqué par la tournure que prennent les choses, a tenté de trouver des explications, sans vraiment y parvenir. Pourtant, avant Hostert puis Rodange cette semaine, il va bien falloir…
Que se passe-t-il au Fola ?
Jules Diallo : C’est très dur à expliquer. On voit bien qu’on joue contre des équipes motivées et toutes veulent battre le Fola, alors que nous… nous on a un coup de moins bien. L’enchaînement des matches ne facilite pas les choses, mais cela reste inexplicable.
Un problème mental ?
Non, je ne pense pas. On voit bien que tout le monde est motivé aux entraînements. C’est peut-être éventuellement le physique, ou plus sûrement un manque de concentration. On prend des buts casquettes. On n’a pas mille individualités comme au Swift. Il faut juste qu’on rectifie collectivement les choses. Etzella, ça nous a mis un coup au moral et on s’est remobilisés le lendemain, au décrassage. Tout le monde est d’attaque pour la fin de saison.
C’est un peu ce que vous avez dû vous dire après la défaite contre Mondorf, non ?
(Il sourit) Oui, on s’était déjà dit exactement la même chose. Et derrière, on a repris une deuxième claque. À force d’en prendre, on n’a déjà plus assez de joues… (il rit). Mais ce n’est pas fini. Ce n’est pas fini…
Au moins, le week-end n’a pas été totalement pourri, puisque le Swift ne vous est pas passé devant.
Ah ben, on ne va pas vous mentir, on regarde les résultats des autres, bien évidemment ! Alors dimanche, on gardait un œil à Mondorf. Et voir Mondorf faire match nul contre Hesperange, c’était la seule bonne nouvelle du week-end. Mais ça prouve encore une fois qu’il n’y a plus de matches faciles en BGL Ligue, que le niveau a encore augmenté d’un cran.
C’est vous le journaliste, non ? À vous de me dire si c’est le Swift qui a fait fuiter ces informations et s’il l’a fait intentionnellement
Il y a aussi cette désagréable sensation qui travaille vos dirigeants et votre staff, qui veut que le lancement de la période des transferts et l’annonce de l’arrivée potentielle de nombreux joueurs du Fola au Swift cet été puissent déstabiliser l’équipe…
Moi, je ne pense pas. On sait bien qu’à chaque mercato, il y a des arrivées et des départs dans un club, rien de nouveau. Cela ne va pas nous déstabiliser. Après, savoir si ces informations sont sorties exprès pour nous déstabiliser, aucune idée. C’est vous le journaliste, non ? À vous de me dire si c’est le Swift qui a fait fuiter ces informations et s’il l’a fait intentionnellement.
Après six points perdus en une semaine et avoir quand même vu le F91 vous passer devant, le Fola est-il encore favori ?
Mais on n’a jamais été favoris !
Le Swift dit qu’il est encore trop tôt pour lui, qu’il doit construire. Le F91 dit qu’il est en saison de transition. Il y en aura pourtant bien un de vous trois qui remportera ce titre, et avant Mondorf, tout le monde était persuadé qu’il s’agirait du Fola.
Non mais personne n’a parlé du Fola de tout le début de saison ! On ne commence à parler de nous qu’à deux semaines de la fin du championnat, quand le sprint final est lancé.
Le sprint final, pour vous, se terminera sur une semaine anglaise avec la réception de Wiltz pour ce match en retard qui fait encore de vous des leaders potentiels. Est-ce réellement un avantage ?
Ce match sera coincé entre Differdange et la Jeunesse. On terminera sur une très grosse semaine, mais aucune autre date ne nous aurait particulièrement arrangés. D’autant que Wiltz, ce n’est clairement pas un match gagné d’avance comme tant de gens semblent le croire.
Vous alignez en ce moment le meilleur buteur du championnat, le meilleur passeur, les trois meilleurs joueurs, le meilleur gardien… Peut-on ne pas terminer champion en cochant pourtant toutes les cases ?
(Il rit) Apparemment oui. Même si certaines individualités explosent cette saison chez nous, d’autres mettent leurs atouts en avant. Essayons, nous, de remettre nos atouts sur le devant de la scène pour la fin de saison.
Entretien avec Julien Mollereau