COUPE DE LUXEMBOURG Loués pour leurs qualités, André Gulbicki et Alexandre Scheubel quitteront respectivement Esch et Berchem en fin de saison. Suffisant pour faire de la revanche de la finale de l’an passé un moment très particulier.
Ce n’est pas une finale avant la lettre. Juste l’affiche de la précédente. Et donc une revanche. Une revanche particulière dans la mesure où cet Esch – Berchem opposera deux formations dont les techniciens savent déjà qu’ils n’occuperont pas le banc en septembre. D’un côté, André Gulbicki, 59 ans et un palmarès long comme le bras au Grand-Duché, en route pour réaliser une performance NBA avec un éventuel troisième «double-double». En face, Alexandre Scheubel, 43 ans et une seconde saison où, dans l’absolu, il peut – les chiffres le lui permettent – rêver lui aussi au doublé Coupe-championnat.
«Deuxième du championnat, demi-finaliste de la Coupe, c’est vrai, on fait une super saison.» Alexandre Scheubel est ravi de la dimension prise par son groupe. Une réussite basée sur le développement de valeurs sûres telles qu’Ariel Pietrasik, mais aussi l’éclosion de certains jeunes en devenir, à l’instar de Ben Majerus. Fier de cette réussite, le technicien émet toutefois un léger bémol sur le mode «mais pour l’instant, on n’a rien gagné». Et nul doute qu’avant de faire ses valises et de quitter Crauthem, l’intéressé aimerait pouvoir offrir une onzième Coupe de Luxembourg au club dont la dernière remonte à 2018 avec à sa tête un certain… André Gulbicki. Leur devenir peut-il influer sur ce rendez-vous? Si, sur ce point, les deux hommes parlent d’une même voix («Nous sommes professionnels et notre but est de remporter ce trophée»), les motivations respectives ne sont pas pour autant semblables. Et pour cause, si Scheubel quittera le club de son plein gré, Gulbicki a vu son CA lui indiquer la sortie. Pour dépasser le cas individuel et pouvoir mettre un peu de pression sur les épaules adverses, le technicien eschois enfonce le couteau dans la plaie : «Pour Berchem, c’est encore plus important, parce que l’an passé, l’équipe avait fait une bonne finale, mais on avait mieux fini la seconde période.»
On n’a pas encore battu une seule fois Esch…
À considérer qu’un succès en Coupe serait plus important pour Berchem que pour Esch, devrait-on en déduire pour autant que la pression est davantage sur les épaules de la bande à Lé Biel? Pas sûr. Et ce, d’autant, qu’il le veuille ou non, que le tenant du titre fait tout simplement figure d’épouvantail. Pour preuve, Scheubel rappelle une statistique imparable : «En septembre 2019, lors de notre premier duel avec Esch, on s’était retrouvés menés 21-11 après 35 minutes de jeu. Alors oui, depuis on a fait du chemin, on a beaucoup travaillé et progressé. Mais voilà, jusqu’à présent, on n’a pas encore battu une seule fois Esch…»
Pour cela, Berchem devra, comme le veut l’expression, réaliser le match parfait. Un laps de temps où les planètes sont parfaitement alignées. Un instant rare, mais dont on peut apercevoir des signes avant-coureurs. Ce phénomène pourrait-il se produire ce samedi à la Coque? Pas impossible. La très bonne dynamique actuelle de Berchem – invaincu depuis le revers essuyé à Lallange le 27 mars (36-33) et tombeur notamment de Käerjeng et des Red Boys – est source d’espoir. Toutefois, n’allez pas dire à Alexandre Scheubel qu’Esch a montré des signes de fatigue ou un éventuel relâchement en raison de sa défaite au Um Dribbel (31-30) et du nul concédé à Differdange (29-29). «Tout le monde commençait à dire qu’Esch était dans le doute, que Dudelange allait le battre chez lui et relancer le championnat. Résultat, Esch a remis l’église au milieu du village en s’imposant sans l’ombre d’un doute.»
Pour l’ex-Spinalien, ses hommes devront donc réaliser le match parfait. «De la première à la dernière minute, parce que lors de nos deux derniers matches contre eux, on s’est effondrés dans les dix dernières minutes», dit-il, tout en y voyant une forme de logique, puisque son adversaire «marche sur la tête de tout le monde». Pour éviter cela, il invite ses hommes non seulement à «la relever» (la tête), mais aussi à «bomber le torse». Deux ingrédients indispensables, mais pas suffisants. «Il faudra aussi et surtout être très, très bon tactiquement!»
André Gulbicki se doute bien que son homologue lui a sans doute préparé une petite surprise. Il note d’ailleurs «la très bonne mise en place défensive avec une 0-6 où on retrouve dans l’axe le trio Weyer-Pietrasik-Majerus». Formation la moins perméable du play-off titre avec une moyenne de 27 buts encaissés par match, Berchem ne devrait pas fondamentalement changer son système. «J’essaie toujours de m’adapter à mon adversaire, alors il y aura peut-être l’un ou l’autre ajustement», déclare Alexandre Scheubel, qui recevra samedi prochain la formation eschoise pour un match qui pourrait couronner son adversaire en cas de défaite. «Ou nous relancer», fait-il remarquer comme pour souligner que Berchem est encore en course. Si pour le doublé, il lui faudrait compter sur un concours de circonstances, pour ce qui est de la Coupe, les cartes sont entre ses mains. Et ce, comme le disent les deux techniciens, là encore d’une seule voix, «cette équipe de Berchem a mûri». Au point d’en récolter les fruits?
Charles Michel
Kohl et Meis, les grands absents
Très proches en dehors du terrain, Max Kohl (ménisque) et Tom Meis (ligaments croisés) seront les deux grands absents de la demi-finale qui opposera les Red Boys à Käerjeng. Si leur saison est évidemment d’ores et déjà terminée, le Differdangeois Max Kohl pourrait même, quant à lui, être amené à mettre un terme à sa carrière. Outre cette absence, Sylvain Brosse croise les doigts pour pouvoir compter sur Daniel Scheid, victime d’un coup dans le dos mardi à l’entraînement, et Alen Zekan, en délicatesse avec un mollet. À Käerjeng, au-delà donc de Meis, Yérime Sylla sera privé, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines, de Pierre Veidig (pied) et de Mateucz Klinger (pied).