BGL Ligue (18e journée en retard) Battu lors de ses deux dernières sorties, un FC Wiltz visiblement émoussé est complètement passé à travers à Pétange. Abandonnant au Municipal ses ultimes chances d’accrocher le dernier strapontin européen.
C’était un replacement a priori anodin, mais ses ischios n’y ont pas résisté. Alors Edis Osmanovic s’est assis dans son camp, non loin de la ligne médiane, a posé la main derrière la cuisse, et attendu que les soigneurs l’aident à se relever pour céder, l’air dépité, sa place à Christophe Schroeder. Ce après à peine plus d’une demi-heure d’un match jusqu’alors totalement maîtrisé par des Pétangeois pourtant en roue libre. Le signe que le FC Wiltz, terrassé il y a quelques semaines par le Covid-19 et contraint d’achever sa saison par quatre semaines anglaises, commence à tirer la langue ?
C’est l’impression qu’ont donné, hier à Pétange, les hommes de Dan Huet, dominés dans tous les domaines, incapables de prendre le jeu à leur compte, laminés en deuxième période et repartis du Municipal avec une défaite aussi lourde que logique (5-1), leur troisième consécutive. Dominés d’entrée, les Nordistes ont immédiatement été mis sous pression par une Union décomplexée, Schon et Vandenbroek devant respectivement s’employer pour claquer un centre de la droite à destination de Mokrani (2e) et pour contrer l’Algérien (10e).
Coincés dans leur camp par des Pétangeois très entreprenants avec le ballon et pressants à sa perte, coupés en deux quand ils parvenaient enfin à toucher l’un des trois de devant (Timmermans, Ibrahimovic, Osmanovic), les Wiltzois ont ainsi dû attendre la 22e minute pour signer, coup sur coup, leurs deux premières tentatives. L’une de Timmermans, captée en deux temps par Ottelé, l’autre d’Osmanovic, contrée dans la surface alors que sa frappe prenait sans doute le chemin des filets.
Un leurre : mis en danger par une tête de Mokrani consécutive à un coup de Kerger (26e), les Rouge et Blanc ont fini par céder peu avant la demi-heure de jeu. Auteur auparavant d’une perte de balle qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses aux abords de sa surface, Saintini, passé en six après la sortie prématurée de Kaboré, a superbement renversé le jeu vers Gashi côté gauche. Plus prompt que Semedo le long de la ligne, l’ailier s’est emmené le ballon de la poitrine, est rentré sur son pied droit et a battu Schon d’un tir rasant à vingt mètres (1-0, 27e).
Groggy, les équipiers de Miguel Dachelet ont bien failli égaliser sur un malentendu, peu avant la mi-temps : devancé par Ottelé, Giargiana s’est impunément étalé sur le portier pétangeois, qui a relâché le ballon dans les pieds d’Ibrahimovic. Mais la frappe du numéro 7 wiltzois, qui en a marqué de plus compliquées, a échoué sur le poteau (44e).
Rodrigues, 25 minutes de bonheur
Bref, c’était un soir à tout changer dès la mi-temps ou presque pour Dan Huet, mais c’est Nicolas Grezault, son homologue pétangeois, qui a dégainé au retour des vestiaires en sortant du banc Joel Rodrigues. Coaching gagnant : l’ailier de 19 ans a profité d’une transmission manquée de Schon, lui-même pas aidé par la passe en retrait de Dachelet, pour convertir son premier ballon et éteindre dès la reprise tout suspense (2-0, 47e).
Mis en échec par Schon au bout d’un contre emmené par Mokrani (57e), lui-même privé du 3-0 par un bon retour du jeune Poitoux (59e), le joker a récidivé d’un joli piqué instantané sur un ballon bien dosé par Hamzaoui mais mal apprécié par Dachelet (3-0, 63e). Si Philipps, bien placé pour expédier au fond des filets une remise loupée de Zorbo (3-1, 66e), a un temps cru relancer un suspense un tant soit peu préservé par Schon, décisif devant Laurienté (65e), Rodrigues, encore lui, s’est chargé de l’éteindre dans la foulée.
Mis sur orbite par Hamzaoui, l’ailier a déposé Dachelet avant de battre en angle fermé (4-1, 68e) un Schon une nouvelle fois abandonné par sa défense sur cette ouverture de Hauguel conclue en une touche par Kerger (5-1, 81e). Les banderilles tardives et timides de Dachelet, Burkic ou Ibrahimovic n’y ont rien changé : certes encore mathématiquement en droit de croire à la quatrième place, Wiltz semble avoir définitivement perdu pied.
Simon Butel