La future formation des professions de santé au Grand-Duché ne prévoit pas de lycée franco-luxembourgeois, tel que proposé, début mai 2020, par Xavier Bettel.
L’idée a été lancée il y a pile un an. En marge d’une visite du Centre de soins avancés (CSA) à la Rockhal et du Centre hospitalier Émile-Mayrisch à Esch-sur-Alzette, le Premier ministre, Xavier Bettel, avait avancé la possibilité de créer un lycée franco-luxembourgeois dédié aux professions de santé. L’objectif visé était de permettre de former un vivier d’infirmiers et autres professionnels de santé pour subvenir aux besoins des deux pays. Douze mois plus tard, l’initiative semble au point mort, et ce, malgré le départ continu d’infirmiers du sillon lorrain vers le Grand-Duché. Un récent reportage télévisé sur France 2 était encore venu thématiser cet exode qui fait grincer des dents.
«Les réflexions pour un campus transfrontalier continuent d’exister, mais jusqu’à présent, il y a peu de concret. Les formations diffèrent d’un pays à l’autre, les intervenants pour assurer la formation aussi», note le ministre luxembourgeois de l’Enseignement supérieur, Claude Meisch. Avec la réforme fondamentale de la formation des professions de santé, le Grand-Duché compte désormais emprunter un autre chemin.
«Le Luxembourg prend ses responsabilités»
Les programmes de bachelor proposés à partir de 2022 à l’université du Luxembourg doivent aussi attirer des étudiants en provenance de la Grande Région. «Notre objectif est de former le plus grand nombre de jeunes possible. Il s’agit de notre contribution pour pérenniser le secteur des soins de santé à l’échelle de la Grande Région», indique de son côté Corinne Cahen, ministre en charge des relations du Grand-Duché avec les régions voisines.
Pour Claude Meisch, «le Luxembourg prend ses responsabilités». Mais une fois formés, les futurs infirmiers et soignants lorrains vont-ils vraiment retourner travailler en France? «Nous n’avons aucune influence sur l’endroit où les gens formés partent travailler ni sur le pays dans l’Union européenne où ils comptent construire leur projet de vie», répond le ministre de l’Enseignement supérieur.
Même si rien n’est encore acté, le gouvernement luxembourgeois n’exclut pas une revalorisation de la carrière d’infirmier une fois la formation en bachelor mise en place.
David Marques