Interpellée par le député François Benoy (déi gréng), la ministre de l’Intérieur est venue rappeler, mercredi, le plan catastrophe en cas d’accident nucléaire majeur.
Dans quelle mesure un pays comme le Luxembourg peut-il se préparer à faire face à un accident nucléaire majeur? Il s’agit d’une des questions soulevées dans le récent documentaire-fiction An Zéro : comment le Luxembourg a disparu. Des secouristes du CGDIS interrogés dans le cadre de ce film affirment qu’il existe bien un plan d’urgence sur le papier, mais que dans les faits, la panique généralisée de la population pourrait créer un chaos ingérable.
Pourtant – et même si cela peut être interpellant – la meilleure des choses à faire en cas de catastrophe dans une centrale nucléaire est de rester chez soi. «Le credo qui nous accompagne lors de cette pandémie est le même en cas d’incident nucléaire majeur : restez à la maison!», souligne la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding. Dans les heures qui suivent la catastrophe, le béton de son habitation protège le mieux contre les radiations. «L’exposition est cinq fois moins importante à l’intérieur qu’à l’extérieur», précise la ministre. En parallèle, il faut attendre l’ordre du gouvernement pour prendre les comprimés d’iode qui doivent protéger la glande thyroïde contre une contamination radioactive.
Une fois le nuage radioactif passé, les autorités décident de l’évacuation d’une partie ou de l’ensemble de la population. Une zone interdite est instaurée dans un rayon de 10 km. Les habitants des communes concernées devront quitter leur domicile. Une zone de surveillance renforcée et une zone de protection de la population peuvent venir s’ajouter, sans évacuation d’office de la population. «Mais l’ensemble du territoire pourrait être concerné par ces restrictions», admet la ministre de l’Intérieur.
Tout cela est-il de la science-fiction? François Benoy (déi gréng), à la base de l’interpellation, hier, à la Chambre, renvoie vers la catastrophe survenue il y a tout juste 35 ans à Tchernobyl. La catastrophe de Fukushima de 2011 demeure aussi dans les mémoires. Le Luxembourg reste entouré par les centrales belges de Tihange et Doel, mais surtout la centrale française de Cattenom. Le plan d’urgence du Luxembourg, réactualisé en 2019, est d’ailleurs baptisé «Plan Cattenom».
«L’unique moyen de protéger le Luxembourg contre une catastrophe nucléaire est que l’énergie nucléaire soit abandonnée à l’échelle de l’UE. Il nous faut continuer à user de tous nos moyens diplomatiques pour convaincre les pays voisins du Luxembourg de fermer leurs centrales», insiste Taina Bofferding. La Belgique compte fermer Tihange et Doel en 2022. Cattenom doit rester opérationnel au-delà de 2035.
D. M.
Si le nucléaire est dangereux, pourquoi continuer à importer de l’électricité française ? On marche sur la tête, là !
Vous travaillez chez EDF ?
L’énergie nucléaire est très sûre et, habitant à proximité de Cattenom, je me sens en pleine sécurité.
Pour ceux qui croient que le CO2 est mauvais, le nucléaire est la seule bonne solution. Les énergies intermittentes ne sont qu’un petit appoint cher et peu efficace.