Dès ce lundi, Claude Wiseler et la nouvelle équipe dirigeante du CSV comptent lancer le travail pour remettre le parti à flot. La page Frank Engel doit être tournée au plus vite.
Ma seule et unique mission est de remettre le parti et à flot et de lui permettre d’être prêt pour les échéances électorales de 2023.» Claude Wiseler a clairement posé le cadre de sa périlleuse mission qui l’attend désormais à la tête du CSV. Sur les 475 délégués, plus de 400 lui ont attribué leur confiance, soit un score de 84,6 %.
Les autres membres de son équipe – «car c’est bien une équipe que se présente aujourd’hui» – ont également obtenu un large soutien de la base. Les nouveaux vice-présidents Paul Galles (90,5 %) et Anne Logelin (86 %), tout comme le nouveau secrétaire général Christophe Hansen (89,7 %) sont officiellement en place.
Il faudra attendre une réforme des statuts du parti pour permettre à Elisabeth Margue de devenir coprésidente du CSV. Il en va de même pour Stéphanie Weydert, appelée à devenir secrétaire générale adjointe. Cela doit être chose faite pour la rentrée de septembre au plus tard. Mais les deux vice-présidentes sortantes sont d’ores et déjà invitées à se joindre aux travaux de la nouvelle structure dirigeante.
«Le travail commence dès ce lundi, lance le nouveau président. Nous avons deux ans et demi devant nous. C’est peu mais suffisant, à condition que l’on fasse preuve de persévérance et que l’on travaille ensemble.» La notion d’équipe est revenue à plusieurs reprises dans le discours de Claude Wiseler. Le fait de pouvoir entamer sa périlleuse mission avec une «équipe de confiance» aurait aussi été une «condition indispensable» pour accepter de devenir le nouveau capitaine du CSV. «Dédoubler les postes n’équivaut pas à diluer la responsabilité. Nous pouvons être contents de répartir sur plusieurs épaules l’importante charge du travail qui nous attend.»
Encore marqué par sa récente infection au Covid-19, Claude Wiseler a été tout aussi clair quant aux évènements qui l’ont forcé à poser sa candidature. «Pour qu’il n’y ait pas l’ombre d’un doute, je tiens à souligner que je soutiens pleinement les collègues qui, ces dernières semaines, ont pris leurs responsabilités et rempli leur devoir légal. Il s’agissait de la seule bonne solution. Mais maintenant, le dossier est clos», souligne Claude Wiseler en faisant référence aux élus du CSV qui ont dénoncé devant la justice le président sortant Frank Engel pour une supposée affaire d’abus de biens sociaux.
«On se trouve à la croisée des chemins»
Le nouveau président du CSV a d’ailleurs volontairement omis de citer le nom de son prédécesseur et ne l’a pas non plus inclus dans ses remerciements adressés à ceux qui ne se sont pas représentés lors du congrès digital, organisé samedi matin depuis Junglinster. «Il est temps de tourner la page», a insisté le nouveau secrétaire général, Christophe Hansen.
Claude Wiseler est aussi décidé à intégrer de plus près les présidents des sous-organisations du parti, dont la CSJ, l’aile jeunes du parti, mais aussi le CSG (élus communaux), le CSI (section internationale) et le CSV Seniors. «Nous sommes un parti, une unité. Pas un seul grain de sable ne doit venir entraver la grande mécanique», souligne le nouveau président. «Le dialogue régulier entre la base du parti et les mandataires sera primordial», vient compléter Christophe Hansen, le nouveau secrétaire général.
Les grandes priorités politiques de l’équipe Wiseler sont la santé, la cohésion sociale, le logement et le climat. «À la sortie de la crise sanitaire, des décisions fondamentales devront être prises. On se trouve à la croisée des chemins et les problèmes qui se posent ne pourront plus être réglés par le simple déblocage d’argent public, met en perspective le président fraîchement élu. En tant que parti de l’opposition, il nous faut être présent, présenter des alternatives et expliquer pourquoi un gouvernement avec le CSV peut mieux fonctionner qu’un gouvernement sans le CSV.»
Les travaux des groupes de travail, encore lancés sous la présidence de Frank Engel, doivent continuer à nourrir le programme électoral. Samedi, un bilan intermédiaire a été tiré. Les valeurs du CSV doivent continuer à guider la politique chrétienne-sociale. «Il nous faut conserver ce qu’il nous importe et devons transmettre ces acquis aux prochaines générations», résume Claude Wiseler.
Le travail de reconstruction est lancé.
David Marques