Résilience. Ce terme ne cesse plus de résonner dans le discours politique et sociétal. Il est très souvent utilisé en relation avec la lutte contre le réchauffement climatique et notre capacité à faire face aux changements environnementaux. D’une manière plus générale, la résilience consiste en la «capacité à surmonter les chocs».
Le choc provoqué par le Covid-19 reste à surmonter. En tout début de pandémie, il a été estimé qu’une courte fermeture des écoles allait permettre d’endiguer la propagation du Covid-19. Il n’en était rien. Le passage à l’enseignement à domicile se prolonge jusqu’à aujourd’hui dans bon nombre de pays. Très tôt, la crainte de voir des élèves accumuler un retard d’apprentissage conséquent a fait son apparition. Il s’agit d’une des raisons pour lesquelles le gouvernement luxembourgeois a toujours insisté pour assurer un maximum de cours en présentiel, en dépit du risque d’infection qui plane sur la communauté scolaire. Nous avons déjà évoqué dans ces colonnes la communication hasardeuse du ministre de l’Éducation nationale dans ce domaine. Malgré tout, le bulletin scolaire est correct, comme le démontre l’étude présentée, jeudi, par l’université du Luxembourg.
Quel est le mérite de Claude Meisch ? En tout état de cause, il faut constater que le système éducatif a tenu le choc. Une stabilisation du niveau des compétences des élèves a été enregistrée. Mais à y voir de plus près, les importants efforts consentis par les écoliers, leurs parents et surtout les enseignants n’ont pas été suffisants pour empêcher que certaines inégalités se creusent. Comme redouté, les élèves les plus défavorisés ont accumulé un retard, notamment dans le domaine linguistique.
La langue continue à être un facteur majeur pour le succès ou l’échec scolaire. La crise sanitaire est venue renforcer le phénomène. Il ne suffit donc pas de se féliciter que le niveau de performance global des élèves soit resté stable après la première année de pandémie. Pour vraiment pouvoir honorer son caractère résilient, le système éducatif doit continuer à accentuer ses efforts afin de permettre à chaque élève, peu importe son origine, de décrocher un diplôme de fin d’études solide.
David Marques