Accueil | Grande Région | Knutange : les gendarmes se trompent d’adresse et enfoncent la mauvaise porte

Knutange : les gendarmes se trompent d’adresse et enfoncent la mauvaise porte


Mardi matin, les gendarmes ont pénétré à l’aube dans la maison de la famille Kicka. Ces derniers n’ont pourtant rien à voir avec l’individu qu’ils recherchaient. Photo RL /Philippe NEU

La porte de leur maison a volé en éclat sous les coups du bélier. Mais la famille Kicka, à Knutange, n’avait rien à voir avec l’individu recherché par les gendarmes de Folschviller. Ces derniers sont repartis bredouilles, laissant aux résidents le soin d’avancer les frais pour réparer la porte…

« Il y a eu un gros boum. Ça n’a duré que quelques secondes puis j’ai vu des hommes casqués. J’ai pensé que c’étaient les pompiers… » Il est 7h30 mardi 20 avril et Patricia Kicka va prendre son petit-déjeuner. Il sera de courte durée. La porte d’entrée vient de céder avec fracas au bélier des gendarmes. Une douzaine d’entre eux pénètrent dans la maison : une équipe à l’avant, l’autre par derrière. Réveillé par la détonation, Jules, l’aîné, se précipite au bas de l’escalier. Il tombe sur un militaire qui le met en joue avec son fusil : « Ils m’ont ordonné de ne pas bouger. Puis ils sont montés à l’étage. » Daniel, le père, un septuagénaire à la santé dégradée, est sous le choc.

Les enfants tirés du lit

Dans les chambres, la compagne de Jules, Cheïma, et le cadet de la famille, Stan, sont tirés du lit. Les gendarmes fouillent toutes les pièces. Ils hurlent : « Où est Mesut Y. ? » L’individu en question est lié à une affaire de stups, mais son nom est totalement inconnu de la famille. Car les gendarmes, venus de Folschviller près de Saint-Avold, se sont trompés d’adresse… Constatant leur erreur, ils repartent bredouilles, laissant la maison ouverte aux quatre vents.

Des excuses attendues

Dans l’urgence, le couple fait appel à un poseur de porte pour sécuriser l’entrée. Une planche de bois est dressée à la hâte. Renseignements pris auprès de la gendarmerie, Daniel et Patricia Kicka apprennent qu’ils doivent avancer les frais pour que le ministère de la Justice puisse les indemniser. Pour cette famille aux revenus modestes, c’est la double peine.

« L’erreur est humaine, mais l’opération était très bien organisée et l’erreur d’adressage est énorme. Le minimum pour les gendarmes aurait été de présenter des excuses », plaide le conseil de la famille, Me Bertrand Mertz. Le procureur de la République de Sarreguemines a été saisi. Le préfet, le ministre de l’Intérieur et celui de la Justice vont également être destinataire de la requête. « Nous demandons a minima des excuses de la part du commandant de gendarmerie et le déblocage des fonds nécessaires à la réparation des dégâts. »

Pour la petite histoire, un habitant de Saint-Avold avait connu pareille mésaventure il y a deux mois. Décidément, quand ça ne veut pas…

Le Républicain Lorrain