Même si rien n’a été encore officiellement décidé, on s’oriente bien vers une nouvelle annulation du marathon cette année encore.
La nouvelle, quand elle sera officielle, ne surprendra personne. Selon toute vraisemblance, l’ING Night Marathon Luxembourg ne pourra en effet pas être organisé cette année. Plus les jours avancent et moins la perspective de voir le rendez-vous des fondus de marathon être en mesure de se tenir apparaît ainsi crédible. Pour rappel, la date fixée est celle du 15 mai. Mais à moins de quatre semaines du jour J, rien ne semble avoir bougé : «Nous attendons encore une décision officielle. Je pense qu’on en saura plus ce jeudi», expliquait Erich François, l’organisateur, contacté hier.
Et les dernières annonces gouvernementales, avec l’annonce, notamment, de l’annulation des festivités de la fête nationale le 23 juin, ne plaident évidemment pas en faveur de la tenue d’une manifestation sportive qui regrouperait plusieurs milliers de personnes dans les rues de la capitale du pays. Mais pour l’heure, rien n’est officiel. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir…
Seulement, on ne va pas se mentir. Ça s’annonce mal. Il y a un an, c’est dans la presse qu’Erich François avait appris l’annulation de l’édition 2020 de sa manifestation : «Les participants qui avaient souscrit une assurance avaient été remboursés et les autres s’étaient vu proposer un bon à valoir pour l’édition suivante. On avait déjà engagé beaucoup d’argent. Mais heureusement, nos sponsors nous avaient suivis», évoquait-il dans nos colonnes, début février.
À l’époque, quand on lui demandait s’il était optimiste sur la tenue de l’évènement en 2021, l’organisateur indiquait être dans l’attente de nouvelles de la part de la Ville ou de l’État, histoire de savoir quoi répondre à celles et ceux qui le contactaient sans arrêt pour savoir s’ils pouvaient s’inscrire, s’ils pouvaient réserver un vol, un hôtel. Pas moins de 6 000 amateurs de course à pied avaient, en effet, déjà leur billet pour le 15 mai prochain. Le patron de Step by Step avait également indiqué avoir proposé différents scénarios au ministère de la Santé pour que la course puisse se tenir, sans obtenir de réponse claire.
Une chose avait en tout cas été écartée : le report à une autre date. En effet, il ne voulait pas prendre la place d’une autre épreuve, comme l’avaient fait certains organisateurs de courses internationales : «Le marathon aura lieu en mai ou pas du tout. Ce qu’ont fait Vienne et Londres, en reportant leur épreuve à l’automne, n’est pas quelque chose qui se fait. C’est un manque de respect par rapport aux marathons prévus à cette période», fulminait-il.
Bettel botte en touche
Quoi qu’il en soit, avec le mois de mai qui se profile dans un horizon très proche, impossible d’envisager l’organisation au pied levé d’une telle manifestation avec tout ce que ça demande comme autorisations administratives, bénévoles et autre logistique. Il faudra certainement se résoudre à envisager une nouvelle année sans marathon dans Luxembourg. Une éventualité qu’Erich François qui, si elle ne lui fait pas plaisir, n’est pas du genre à le faire renoncer pour autant : «Si on ne peut pas organiser le marathon cette année, je vais travailler pour qu’on puisse l’organiser l’an prochain.» Selon toute vraisemblance, c’est désormais ce qu’il va effectivement falloir faire.
Interrogé, hier, sur une éventuelle annulation de l’épreuve, le Premier ministre, Xavier Bettel, a botté en touche : «En tant qu’ancien bourgmestre de la capitale, je sais que la Ville de Luxembourg est coorganisatrice de cet évènement. Le gouvernement entretient un échange permanent avec les responsables de la Ville. Beaucoup d’autres activités sont encore prévues dans les semaines et mois à venir. À ce stade, je ne peux pas affirmer ce qui va être annulé ou pas. La décision revient à la Ville de Luxembourg. Il en va de même pour le marathon où une décision sera prise le temps voulu. Je ne peux pas m’exprimer au nom de la Ville.» La balle est donc visiblement dans le camp de la Ville. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le temps presse…
Romain Haas