AXA LEAGUE (PLAY-OFF TITRE, 5e J.) Longtemps derrière au tableau d’affichage, les Eschois sont revenus à la hargne arracher le match nul à Differdange (29-29).
Après Käerjeng, il y a une semaine, Esch est passé tout près d’un deuxième revers d’affilée. Cette fois face à des Red Boys entreprenants. Bien en place, les Differdangeois ont laissé filer un succès contre le leader qui leur tendait pourtant les bras à quelques minutes de la fin. De quoi faire naître des sentiments partagés chez Sylvain Brosse, l’entraîneur differdangeois : «On ne peut qu’être frustrés par le résultat quand on mène de trois buts à quatre minutes de la fin. On a posé des problèmes à Esch, on les a mis en difficulté durant toute la rencontre. On voit aussi qu’on avance collectivement depuis quelques semaines. Je vais surtout retenir ça.»
C’est vrai que son équipe n’a cédé qu’au bout du bout d’un combat engagé, serré contre des Eschois qui mènent la danse depuis le début du championnat. À quatre minutes de la fin, on ne voyait pas comment elle pouvait perdre ce match (29-26). Mais deux ballons perdus, deux poteaux, plus de lucidité du côté des joueurs d’André Gulbicki et c’en était fini des espoirs differdangeois. Sans un dernier arrêt au buzzer de Hotton face à Werdel, le scénario aurait même pu tourner au cauchemar pour les rouges. Dans cette rencontre, Esch a couru après le score pratiquement toute la rencontre, ne parvenant jamais à faire douter son adversaire. L’avance des Red Boys, aussi minime soit-elle, fut constante. Elle s’est construite sur une grosse défense et un Moldrup résistant sur sa ligne en première mi-temps (6 arrêts). Devant quasiment toute la rencontre, Batinovic (10 buts) et ses partenaires n’ont jamais desserré leur emprise, malgré quelques parades de Boukovinas et une rotation un peu courte en sortie de banc.
Pour une même faute, on doit avoir la même sanction, et je regrette que cela n’ait pas été le cas dans un moment clé du match
La blessure de Swan Lemarié (5 buts) n’arrangeant en rien les affaires des Red Boys. Ce match-là aurait sans doute mérité meilleur sort pour les locaux, le gagner aurait été un arc-en-ciel dans leur saison. Ce que reconnaît volontiers l’ailier gauche du Handball Esch, Félix Werdel. «Peut-être que Differdange méritait de gagner ce match, ils ont toujours mené et ont fait preuve d’une grosse motivation. Maintenant, on le sait, toutes les équipes veulent nous battre et, jusqu’au bout, rien ne sera facile…» D’autant que samedi, Esch devait faire sans son capitaine, Christian Bock, retenu pour raisons familiales. Ce duel entre deux places fortes du handball luxembourgeois a sans doute tourné entre la 56e et la 59e minute quand Werdel (4 buts) et Pucnik (8 buts) en récupérant trois ballons, synonymes d’égalisation, sont venus crucifier Hotton (29-26, puis 29-29, 59e). Une remontée qui suscite la colère de Sylvain Brosse. Dans son viseur, la paire arbitrale de la rencontre, mais pas que. «Je trouve que l’arbitrage a été scandaleux. Pour une même faute, on doit avoir la même sanction, et je regrette que cela n’ait pas été le cas dans un moment clé du match. Pour une faute de Damir Batinovic, on prend un penalty et deux minutes alors qu’il est aux 9 mètres. Juste avant, Filip Bonic se fait arracher le bras et il n’y a aucune sanction. Si on veut protéger Esch, il faut le dire…»
Vindicatif à l’issue de la rencontre, le technicien français reconnaît aussi que ses joueurs étaient aux fraises sur certains mouvements défensifs : «Si on veut gagner ce genre de match et ne pas basculer dans les regrets, on doit montrer beaucoup plus d’engagement sur les phases défensives surtout dans un money time. Je leur ai dit mais cela n’a pas été fait.» Pendant ce temps, Käerjeng n’a pas profité du faux-pas eschois en mordant la poussière à Dudelange. Pour Esch, l’objectif du titre se rapproche petit à petit malgré tout.
Charles Michel