La défaite face au Swift a fait mal. Mais Dudelange a-t-il perdu toute chance d’être champion? Trois raisons pour, trois raisons contre.
Mener 2-0 sur sa pelouse, où l’on est invaincu depuis le début de la saison, contre son poursuivant direct et perdre le match, c’est violent. Adel Bettaieb n’a pas fui le problème au coup de sifflet final : «Oui, il va falloir digérer, et ce sera dur.» Aujourd’hui, le F91 se retrouve relégué à six points du Fola et le Swift, véritable monstre statistique en 2021, lui est passé devant. Alors forcément, c’est mort pour le titre? Voilà trois raisons d’y croire encore et trois autres… d’enterrer cet espoir fou.
SI, C’EST POSSIBLE
L’esprit est toujours là
Il y avait, à un moment, lundi soir, une telle différence de niveau que pas mal d’équipes auraient lâché. Le F91 s’est accroché et a poussé Hesperange dans ses retranchements en deuxième mi-temps. Fangueiro n’en finit plus de parler de ses «guerriers». On en a vu la capacité à ne pas lâcher quand il était évident que cela allait être compliqué. Cela risque de compter.
Bientôt, l’occasion de revenir
Pas le temps de gamberger pour les Dudelangeois : ils affrontent le leader eschois dans une dizaine de jours, qui n’a plus perdu depuis quinze matches à la maison (avec un seul nul dans l’intervalle) mais qui reste une opportunité en or de remettre la pression immédiatement. Ce sera, cette fois, un choc à ne pas rater, mais le F91, sur ses valeurs de combativité, en est capable.
L’exemple lillois
En France, la semaine dernière, les suiveurs de la Ligue 1 ont fait leurs gorges chaudes de la prise de pouvoir du PSG. Ils étaient nombreux, alors, à assurer que Lille ne se remettrait pas d’une défaite à la maison contre Nîmes, un relégable. Quelques jours plus tard, Lille allait battre Paris et Mbappé au Parc des Princes. Preuve qu’en football, il ne faut jamais s’asseoir sur la glorieuse incertitude du sport…
NON, C’EST MORT
La fatigue guette?
Le F91 est d’assez loin l’équipe qui a le moins tourné (pu ou voulu tourner?) de l’élite. Dix-huit joueurs de champ ont été utilisés jusqu’à présent. L’effectif qui a le plus fonctionné à flux tendu, c’est le Racing, qui a «usé» 20 joueurs depuis le début de saison. Le Fola et le Swift, à 23 et 24 joueurs, ont plus de latitudes. La moyenne en BGL Ligue : 22 joueurs utilisés. Est-ce possible de tenir à ce rythme alors que de nouvelles semaines anglaises se profilent et que visiblement, les organismes commencent à souffrir?
La 4e place va gêner
Le Fola, actuel leader, va avoir quatre prochains matches compliqués, mais son calendrier va ensuite se calmer. Au contraire, le F91 va devoir affronter énormément de candidats à l’ultra importante quatrième place, en toute fin de saison. Differdange, Jeunesse, RFCU, Wiltz vont venir l’enquiquiner au mois de mai et gêner sa marche en avant.
Le Swift maîtrise
Ce qui a le plus frappé, lundi soir, dans le choc, c’est la maîtrise de l’instant des Hesperangeois, qui sont aussi d’anciens Dudelangeois ayant tout gagné au F91. Les temps forts et faibles, ils savent gérer sans jamais paniquer. C’est sur ce point qu’ils ont renvoyé les hommes de Carlos Fangueiro à leurs études, leur montrant qu’il reste du boulot.
Julien Mollereau