La Suède a repoussé jeudi d’au moins deux mois son objectif de vaccination contre le Covid-19, qui prévoyait jusque-là de vacciner complètement tous les adultes volontaires d’ici fin juin, à cause des retards de livraison des fabricants.
Le nouvel objectif est que tous les Suédois de plus de 18 ans puissent avoir reçu leur première dose d’ici au 15 août, ont annoncé le gouvernement et les autorités sanitaires lors d’une conférence de presse.
Pour les plus de 65 ans, l’objectif est que tous les volontaires aient reçu leur première dose d’ici au 16 mai.
Le calendrier de vaccination fixé au début de l’année était très menacé depuis plusieurs semaines en raison des retards annoncés par les fabricants des vaccins approuvés en Europe, notamment par AstraZeneca.
Il prévoyait que l’ensemble des plus de 18 ans soient intégralement vaccinés avant la fin juin.
Le gouvernement n’a pas communiqué de nouvel objectif sur la vaccination complète à deux doses, en soulignant que l’écart d’injection entre deux doses pouvait pour certains vaccins monter jusqu’à neuf à douze semaines, et qu’il était variable selon les laboratoires.
« Pour cette raison, on ne peut pas dire quand tout le monde aura eu sa deuxième dose », a justifié la ministre de la Santé Lena Hallengren.
La Suède s’est distinguée dans la crise du coronavirus par l’absence de confinement et une stratégie reposant sur des recommandations plutôt que des mesures coercitives, avec un recours très restreint aux masques dans l’espace public.
Avec plus de 13.400 morts et 800.000 cas pour 10,3 millions d’habitants, le bilan global est mitigé: il est nettement plus lourd que ses voisins nordiques, mais aussi moindre que les pays les plus touchés en Europe, y compris avec d’importantes restrictions.
La Suède affronte actuellement une troisième vague, avec un taux d’incidence dans le top 10 européen, selon l’OMS.
Mais la multiplication des confinements ailleurs en Europe a aussi redonné du crédit à une stratégie qui se veut un « marathon » et veut prendre en compte l’état mental et sanitaire de la société dans son ensemble.
AFP