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« Trahison d’Etat »: le renseignement allemand soupçonne des députés


Des députés du Bundestag auraient eux-mêmes organisé de l'intérieur les fuites sur des projets de surveillance en ligne. (Photo AFP)

Le renseignement intérieur allemand soupçonne des députés d’être à l’origine des révélations du blog Netzpolitik, visé un temps par une enquête pour « trahison d’État » pour avoir publié des documents sur des projets de surveillance en ligne.

« L’Office de protection de la Constitution a, via ses plaintes qui ont conduit à des investigations pour trahison d’État, orienté le regard vers des députés du Bundestag », rapporte vendredi l’hebdomadaire Der Spiegel dans un extrait de son article à paraître samedi.

Selon le magazine, ces plaintes datant des mois de mars et avril relèvent que les neuf membres de la commission parlementaire chargée du contrôle des services de renseignement avaient justement planché sur les plans pour renforcer la surveillance d’internet et sur lesquels Netzpolitik a écrit par la suite. Le blog a ensuite été visé par une enquête pour trahison du procureur général, Harald Range, qui a été forcé de suspendre son enquête par son ministère de tutelle puis limogé mardi pour avoir accusé le ministre de la Justice Heiko Mass d’atteinte à l’indépendance de la justice.

Par ailleurs, Der Spiegel a mis en doute la position du patron du renseignement intérieur – qui assure avoir déposé une plainte contre X – en relevant que dans la plainte sont nommément désignés des journalistes de Netzpolitik, Markus Beckedahl et Andre Meister. Enfin, l’hebdomadaire note que les plaintes ne posent à aucun moment la question d’une fuite pouvant provenir de l’Office de protection de la Constitution lui-même.

Pour sa part, Markus Beckedahl, dans une interview vendredi à la radio, a appelé à ce que l’ensemble de l’affaire soit classée, estimant que la suspension de l’enquête, dénoncée comme une atteinte à la liberté d’expression, n’était pas suffisante. « Les investigations n’ont pas été arrêtées et c’est toujours une épée de Damoclès au-dessus de nos tête », a-t-il dit, dénonçant le  » poker menteur » des autorités sur le sujet.

De son côté, l’ex-procureur à l’origine du scandale, a défendu sa charge contre son ministre dans les colonnes du quotidien FAZ. « Je ne voulais pas sortir en rampant comme un chien battu mais passer la porte debout et puis aussi je ne voulais pas m’exposer à des poursuites pénales », a-t-il dit.

AFP