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Le LCGB veut des «cellules de reclassement pour le maintien dans l’emploi»


Le 60e congrès national du LCGB, sous forme digitale, a reconduit à la tête du syndicat le président national sortant, Patrick Dury, pour cinq ans. (photo Hervé Montaigu)

Reconduit samedi dans ses fonctions de président national du syndicat chrétien, Patrick Dury milite pour un tel système afin de lutter contre le chômage.

En faveur d’une digitalisation à visage humain, de l’instauration de cellules de reclassement au niveau des entreprises et de manière sectorielle, d’une lutte contre les inégalités sociales et fiscales… Le patron du LCGB repart pour le combat syndical jusqu’en 2025.

Plébiscité à hauteur de 95,52%, samedi, lors du congrès digital du LCGB, Patrick Dury ne cache pas sa satisfaction : «Ce résultat est plutôt une confirmation du travail que nous avons mené en équipe, bien que je sois très content de la marque de confiance qui m’a été accordée après dix ans d’engagement à la tête du syndicat que j’ai repris en 2011. De ce fait, je suis très reconnaissant envers les membres et les remercie vraiment du fond du cœur», confiait hier Patrick Dury. Cela dit, le président national est d’avis que cette réélection représente également «une responsabilité et une confirmation d’une volonté de poursuivre le travail entamé depuis 2011, lorsque j’ai repris la présidence du LCGB et lorsqu’on a commencé à renouveler et moderniser le syndicat en fonction des besoins et des intérêts de nos membres pour les salariés».

Digitalisation, cellules de reclassement…

Par rapport aux défis qui se présentent face au LCGB, Patrick Dury a, entre autres, évoqué la digitalisation, «et surtout ses conséquences. Car on se bat pour une digitalisation qui garde un visage humain et la sauvegarde des existences des salariés contre le chômage. On veut mettre en place, comme dans la sidérurgie, un système de cellules de reclassement liées aux plans de maintien dans l’emploi, à l’image de ce qu’on a fait avec l’entreprise Luxair. Ce principe a permis de sauver 600 salariés du chômage. On revendique ainsi de pareilles cellules, en concertation avec l’Adem et les employeurs, de même qu’au moyen de la formation continue on peut garder les gens dans l’emploi. On peut penser à des cellules pour les entreprises, mais aussi au niveau sectoriel. Par rapport à l’Horeca, par exemple, composé surtout de petites entreprises, on pourrait peut-être créer une structure pour éviter qu’à la relance, avec la fin des aides financières, on ait une multitude de faillites qui vont créer du chômage.» De ce fait, le président national du LCGB est d’avis qu’on ferait bien de garder les gens en activité par le biais de cellules de reclassement ou par le biais de travaux d’utilité publique plutôt que de les laisser au chômage sans véritables perspectives.

«Sortir de la crise sans casse sociale»

Parmi les autres combats du LCGB figure notamment la lutte contre les injustices sociales : «Nous revendiquons une société avec plus de justice sociale et le fossé entre le secteur privé et le secteur public ne doit pas encore être creusé davantage.» Le syndicat réitère également ses doléances en matière de pouvoir d’achat, d’indexation des salaires ou encore de politique fiscale : «Il faudra voir si cette réforme maintient l’équilibre s’agissant de la charge fiscale entre les entreprises et les personnes physiques, mais également surveiller la politique fiscale vis-à-vis des frontaliers qui, depuis des années, sont perdants dans ce domaine», dixit Patrick Dury.

À propos de la politique environnementale, le LCGB se dit en faveur de toutes les mesures visant à réduire les émissions de CO2 pour sauvegarder l’environnement, mais ne veut pas de nouvelles inégalités sociales entre ceux qui peuvent se permettre de consommer de l’énergie et les autres. Le syndicat a également abordé la crise sanitaire sous différents angles, dont celui de la crise économique et sociale qui risque de suivre. «Depuis le début de la crise, on reçoit des demandes de plus en plus conséquentes pour des salaires non payés, des sociétés en difficulté… Nous aurons à lutter pour une relance qui nous sorte de cette crise, sans qu’il y ait de casse sociale !», s’exclame le président national réélu. Avant, pour lui, de l’assurer : le LCGB, qui va fêter son centenaire cette année ou l’année prochaine, «est prêt à faire face à tous ces défis».

Cet élan de détermination n’est assombri que par un seul aspect : la digitalisation forcée du congrès de samedi, Covid oblige, comme l’a souligné Patrick Dury : «En tant que syndicaliste, l’ambiance et la présence physique de tous nos membres m’ont beaucoup manqué. Normalement on est à 400, or samedi nous étions une vingtaine. Cela m’a fait mal, je dois l’avouer, comme lors du dernier 1er-Mai. Les membres me manquent. Et malgré toute la peine qu’on se donne, on espère vraiment pouvoir être ensemble l’année prochaine avec tous nos membres.»

Claude Damiani

Près de 44 100 membres désormais

Quand Patrick Dury a repris la tête du LCGB, en 2011, le syndicat comptait 33 000 membres, puis 40 850 fin 2018. Aujourd’hui, ils sont près de 44 100 membres. «Il s’agit d’une très forte progression après les dernières élections sociales, mais aussi avant, se réjouit Patrick Dury. Je la considère comme le fruit de notre travail, dont celui sur le terrain, avec les délégués et les militants. C’est le résultat d’un travail d’équipe, car sans l’équipe qui entoure son président, celui-ci n’est rien à la tête d’un syndicat.»

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