APRÈS LA 10e JOURNÉE DE NATIONALE 1 Deux matches reportés, un troisième qui va l’être, le spectre d’une saison qui ne va pas au bout refait surface.
Pendant un mois, tout s’est parfaitement déroulé. Les matches se sont enchaînés normalement et on avait presque oublié l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de la tête de tous. Le week-end dernier, le Covid s’est rappelé aux bons souvenirs des basketteurs.
En tenant compte de la situation sanitaire et des mesures gouvernementales, la FLBB avait cherché la meilleure solution pour qu’on puisse avoir malgré tout une saison. Dès la mi-janvier, elle a rapidement annoncé qu’il n’y aurait ni relégation ni promotion, vu que, de toute façon, il n’y avait aucune perspective de reprise pour les divisions inférieures. Et elle a proposé un système qui est un moindre mal, avec une saison régulière qui va au bout de ses 22 journées. Ce qui change, c’est la suite. Exit, les play-offs en séries au meilleur des 3 matches 1-8, 2-7, 3-6, 4-5. À la place, seules les 6 premiers joueront la phase secondaire du championnat. Les deux premiers sont directement qualifiés pour le Final Four et les quatre suivants s’affrontent sous le format 3-6 et 4-5 en un seul match pour avoir le droit de disputer les demi-finales, qui seront jouées quant à elles au meilleur des trois manches, tout comme la finale.
Pour aller au bout de cette saison express, dont la phase régulière doit s’achever le 22 mai prochain, il a fallu resserrer le calendrier. Tant et si bien que les semaines à trois matches doivent se multiplier. C’était le cas il y a deux semaines et ça le sera encore cette semaine. Même si un match ne pourra pas se tenir.
Ainsi, la rencontre prévue demain entre le Basket Esch et Heffingen ne se jouera pas à cette date. En effet, les deux formations ont été touchées par le Covid. De manière assez différentes. Lors d’un test antigénique effectué une journée avant son match contre Etzella, l’assistant coach de Heffingen était positif. Comme il habite avec le coach Daniel Brandao, c’est tout le coaching staff qui était impacté. Le club a demandé et obtenu de la part d’Etzella que leur rencontre soit reportée. Demande également acceptée par le Basket Esch. Le champion en titre a quant à lui appris en toute dernière minute à la suite d’un appel du ministère de la Santé qu’il n’était pas autorisé à disputer sa rencontre face aux Musel Pikes samedi soir. La faute à un test positif d’un jeune du club : «J’avoue que je n’ai pas compris», confie Sylvain Lautié, le coach eschois, qui a dû faire 120 km aller-retour pour rien. «J’aurais préféré être prévenu avant.» En effet, tout le monde avait été testé la veille, mais les autorités n’ont réagi que quelques instants avant le début de la rencontre.
C’est le virus qui décidera
Cela fait un total de trois matches à reprogrammer. Pour le technicien, ça ne devrait pas poser de problème : «On a encore le temps.» Si, effectivement, il semble facile de retrouver une date, puisque tous les mercredis ne sont pas pris, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. Dans le camp des acteurs du basket luxembourgeois, on oscille entre fatalisme et espoir. Nelly Stephens, de Heffingen, n’est vraiment pas d’un optimisme béat : «Je ne nous vois pas aller au bout. Si ça continue comme cela, il faudra à nouveau tout arrêter.» Pit Biever, du Basket Esch se dit «inquiet». À la différence de Joe, son frère : «À mon avis, on va continuer à jouer. J’ai lu qu’il y avait seulement 16 cas positifs dans le sport depuis la reprise, ce qui est un bon chiffre.»
Même son de cloche pour le Racingman Gäetan Bernimont : «Je ne suis pas très inquiet pour l’instant.» Pour le Conternois Mihailo Andjelkovic, qui devrait prochainement effectuer son retour, l’optimisme est de mise : «Je pense qu’avec les tests rapides, on est bien équipés.»
Mais si les avis divergent, tous sont d’accord sur un point : ils espèrent que ça ne s’arrêtera pas : «Tant qu’on peut jouer, il faut en profiter», confie l’entraîneur du T71 et sélectionneur national Ken Diederich. «J’espère qu’on pourra continuer à jouer», appuie Noah Medeot, de l’Amicale. «Mon sentiment, c’est que la saison se terminera comme prévu», prophétise Raul Birenbaum, le capitaine conternois. Christophe Ney, l’entraîneur de l’Arantia, veut se concentrer sur le sport : «On se focalise sur le basket. Jusqu’ici ça a bien marché. Maintenant, je ne sais pas comment ça va évoluer car le calendrier va se charger encore davantage.» Et d’ajouter : «On ne sait pas quelles seront les décisions gouvernementales à partir du mois d’avril.»
On l’aura compris, chacun a son idée sur la question mais tous veulent que l’on puisse continuer aussi longtemps que possible à jouer. Pour Sylvain Lautié, il reste du temps pour qu’on aille au bout de cette saison. Quitte à abandonner les play-offs : «Faire jouer douze matches d’ici la fin mai, je pense qu’on est capables de le faire. Et si c’est le cas, ça fera quand même 22 rencontres. Après, si on ne peut pas jouer les play-offs, on aura fait un vrai championnat.»
Avec trois matches à reporter pour l’heure, il n’y a pas le feu à la maison. Et tout porte à croire qu’on devrait pouvoir aller au bout. Mais le week-end dernier nous a surtout permis de rappeler que nous n’étions pas maîtres des horloges. C’est un certain virus qui décidera de la bonne tenue – ou pas – du championnat.