Candidat annoncé aux play-offs en début de saison, le Racing vit une saison galère pour l’instant. Mais espère encore rebondir.
Avant le début de la saison, le Racing avait fait le buzz en annonçant haut et fort qu’il n’allait jouer qu’avec un seul pro. Au moment de l’arrêt, en octobre, le club de la capitale affichait un piètre bilan (1-4), pas du tout en adéquation avec ses ambitions.
Et malheureusement pour eux, les Racingmen sont repartis sur les mêmes bases, avec un seul succès lors des quatre matches disputés depuis la reprise : «On n’est pas du tout dans le bon rythme en ce moment», reconnaît l’international Gaëtan Bernimont. Et d’ajouter : «On a totalement perdu notre confiance.»
Que se passe-t-il au sein de ce club ? Déjà, il faut reconnaître qu’il n’a pas été gâté par le sort. En effet, si la décision avait été prise de ne prendre qu’un seul pro, c’était parce que l’arrivée de Bobby Melcher, entre autres, devait compenser cette absence. Malheureusement, le génial arrière doit à nouveau composer avec un problème de santé survenu à l’entraînement avant la reprise et il ne jouera plus de la saison.
Même chose pour Max Hilger, de retour dans son club de cœur, mais qui a vu, lui, sa saison complètement gâchée par une vilaine blessure à la cheville qui l’a obligé à se faire opérer. Il ne devrait pas être de retour avant de longues semaines. Vous en voulez encore ? L’expérimenté Chris Scholtes se débat avec des douleurs récurrentes aux ischios qui l’empêchent de tenir sa place. Quant à Christophe Laures, l’autre grand, il souffre du genou gauche, même s’il est sur le chemin du retour.
On l’aura compris, toutes ces absences ne plaident évidemment pas en faveur du Racing. D’ailleurs, avant la reprise de la saison et qu’on sache qu’il n’y aurait finalement pas de descente, les dirigeants ont changé leur fusil d’épaule, en décidant d’oublier leur principe et de faire appel à un second joueur US, Kerlin Rutherford. Et jouer avec un big man demande également une totale adaptation de son style de jeu : «On a dû tout changer au niveau de nos systèmes de jeu. Cela prend plus de temps que prévu. Et comme on n’est pas en confiance, cela joue sur le moral et nous fait nous poser des questions.»
Une semaine
capitale
Si le Racing tient la route en défense, avec la deuxième place du pays derrière le T71, c’est clairement en attaque que le bât blesse : «Offensivement, on se cherche. On n’a aucune réussite. Le coach change tout le temps le cinq pour trouver des solutions. Ce n’est pas facile pour lui non plus, il vient du monde pro et il se retrouve au niveau amateurs avec beaucoup de blessures et beaucoup moins de joueurs disponibles que ce qu’il attendait… Pour ne rien arranger, on ne provoque pas beaucoup de fautes et avec notre adresse en berne, dès qu’on se retrouve face à une zone, on est perdus. De toute façon, ce n’est pas avec 30 % à 2 pts qu’on va gagner un match», maugrée encore Gaëtan Bernimont.
Existe-t-il malgré tout un peu de lumière au bout du tunnel ? Oui ! Déjà, la forme de Sam Ney, auteur d’un gros match face à Esch la semaine dernière (défaite 75-65) avec 16 points à 71 % de réussite : «Il est dans la forme de sa vie et nous a sortis du trou le week-end dernier. Après, on sait qu’on a de bons joueurs et que tu ne sais jamais qui va marquer chez nous. On sait que tout le monde peut marquer 20 points. Maintenant, ce qui serait bien, c’est qu’on le fasse tous en même temps.» Et puis, le club est tellement mal, avec seulement 11 points en neuf matches que, d’une certaine manière, il ne peut pas descendre plus bas : «On n’a plus rien à perdre. On ne peut que s’améliorer. Et on doit construire sur ça.»
Et même s’il y a trois points de retard sur la sixième place, synonyme de play-offs, les joueurs veulent y croire. Après tout, il reste encore beaucoup de matches à disputer. Et, comme le rappelle Gaëtan Bernimont : «On n’a déjà personne qui vient nous voir, on ne peut pas prendre une petite bière après les matches. Si tu ne te fixes pas d’objectifs, tu te poses la question de savoir pourquoi tu viens.»
Pour le Racing, la semaine qui arrive s’annonce, si ce n’est décisive, du moins très importante avec l’Amicale, l’Arantia et le Telstar : «Ce sont trois matches à gagner. C’est un bon trio pour se remettre dedans et rebooster notre confiance. On peut le faire. Mais il ne faudra pas commettre d’erreurs.» Et ça commence dès demain avec la réception de l’Amicale : «C’est un must win. Si on ne gagne pas ça, on va vraiment être dans une spirale négative dangereuse. Spécialement mentalement.»
S’éviter de gamberger. Et avoir enfin un peu de chance. Pas comme face aux Musel Pikes, il y a dix jours : «On égalise à 8 secondes de la fin, les Pikes ratent leurs deux lancers, mais récupèrent le rebond et marquent à la dernière seconde.» Pour recréer une vraie dynamique, les joueurs de Torbjörn Gehrke doivent absolument commencer par l’emporter demain. Et dans ce championnat très serré où tout le monde peut battre tout le monde, un petit déclic peut avoir de grandes conséquences.
Romain Haas