MONDIAL-2021 (QUALIFICATIONS) Le Luxembourg affronte Israël ce vendredi soir (19 h 30) en ouverture. Il s’agit de l’adversaire le moins huppé de son groupe composé de deux gros morceaux, l’Ukraine et la Slovaquie.
Ça les démange et cette sensation n’a rien à voir avec ce goupillon qui vient leur racler les fosses nasales tous les deux jours depuis le lundi 8 mars, date du début de leur stage à la Coque. Une démangeaison, pas une piqûre, et ce, bien qu’Adrian Stot déclare que ses protégées «sont excitées comme des puces!». À partir d’aujourd’hui, et jusqu’à dimanche, l’équipe nationale dames disputera la première phase qualificative du Mondial-2021. Ce rendez-vous, prévu initialement en décembre dernier, va donc se tenir trois mois plus tard. Rien de préjudiciable. Au contraire. «Ça peut paraître un peu déplacé de dire cela, mais le fait que les entraînements, en club, aient été annulés, ça a permis aux internationales de s’entraîner ensemble trois fois par semaine et donc de parfaire leurs automatismes», estime le technicien, à la tête depuis trois ans d’une sélection dont il est convaincu du potentiel : «Dans ce groupe, il y a quelques cadres comme Tina (Welter), Kim (Wirtz), Jill (Zeimetz), mais aussi des joueuses d’à peine 20 ans et elles incarnent l’avenir. Si tout va bien, on devrait les voir sous le maillot national pendant encore quelques années…»
À vouloir trop se projeter, on en oublierait presque de profiter de l’instant présent. Alors, focalisons-nous sur l’avenir immédiat de cette équipe et, par conséquent, sur cette campagne qualificative. Deux ans après les éliminatoires de l’Euro-2020 – première compétition officielle de son histoire – lors desquelles il domina la Finlande (27-24), mais dut subir deux revers contre la Grèce (14-27), le pays hôte, et Israël (24-33), le Luxembourg se retrouve dans l’habit du maître de cérémonie. Un costume sur mesure pour une fédération passée experte en la matière grâce aux nombreuses campagnes disputées par la sélection masculine. Avant que cette dernière n’en vienne à tenir tête à la Slovaquie, elle se fit étriller à plus d’une reprise et Welter et les siennes ne devraient pas échapper à pareille sanction. Mieux vaut prévenir la taule et ainsi éviter le tollé.
Dans son groupe, le Luxembourg (31e nation européenne) se retrouve avec l’Ukraine (25e), la Slovaquie (26e) et Israël (28e). Malgré la proximité apparente dans la hiérarchie continentale, l’équipe d’Adrian Stot n’évolue pas dans la même catégorie de poids. Notamment en ce qui concerne les deux pays slaves. «L’Ukraine, c’est l’école russe, rappelle Adrian Stot avant de s’amuser de la réaction de ses protégées face à l’imposant gabarit des Ukrainiennes. J’ai montré aux filles l’un de ses matches contre la Pologne. En voyant la pivot, Jill (Zeimetz) a crié : « Mais elle est grande comme une maison! »» C’est vrai que Liliia Gorilska culmine tout de même à 1,87 m sous la toise! Surtout, lors des qualifications de l’Euro-2020, cette formation ne s’est inclinée que d’un but contre la Pologne (26-27) et de trois contre la Roumanie (24-27).
«Si l’on doit gagner un match…»
La Slovaquie, face à laquelle l’Ukraine s’était inclinée en octobre 2018 (32-36) lors des qualifications du Mondial-2019, semble être encore un cran au-dessus. «Elle n’a perdu que d’un petit but contre la Serbie (NDLR : 15e nation européenne) après avoir mené au score», fait remarquer Stot pour qui le seul adversaire éventuellement à la portée de ses joueuses reste une équipe d’Israël qui a bien failli renoncer à rejoindre le Grand-Duché. «Il y a encore une semaine, dit-on à la FLH, la possibilité de son forfait était bien réelle.» La raison en était la difficulté pour cette sélection de trouver un vol aérien. Mais aussi de traverser le territoire allemand. Finalement, une dérogation lui permet d’atterrir à Francfort, puis de rejoindre le Luxembourg en bus. «Si l’on doit gagner un match, c’est celui-là. Mais est-ce qu’on le pourra?, s’interroge Stot. Il y a deux ans, on avait perdu de neuf buts après avoir perdu les pédales durant les dix dernières minutes de la première mi-temps. Sur la seconde, on avait fait jeu égal. Alors…»
Alors, c’était il y a deux ans et ce Luxembourg prenait part à son premier tournoi officiel. Cette fois, il ne s’agit plus d’un baptême du feu, mais d’une première à domicile. L’histoire retiendra que ses premiers pas officiels à domicile, cette sélection les effectuera à huis clos. Sans soutien populaire, mais aussi avec… moins de pression. Alors que certains athlètes estiment que la présence ou non de public n’influe pas sur la performance, un mal pour un bien? «Je ne sais pas… Ce qui disent cela sont peut-être ceux qui ont du mal à gérer la pression, non? Pour moi, quand t’es poussé par tes supporters, c’est quand même pas mal. Et puis, il y a une communion qui se fait entre le sportif et le public. Sans public, Usain Bolt n’aurait pas célébré ses victoires de la même manière. Vous l’imaginez faire son Lightning Bolt?» Non, mais on paierait cher pour voir la bande à Tina Welter fêtait de cette manière un éventuel succès contre Israël… Alors, cap ou pas cap ?
Charles Michel
Le programme
Ce vendredi
17 h : Slovaquie – Ukraine
19 h 30 : Luxembourg – Israël
Samedi
15 h 30 : Slovaquie – Israël
18 h : Luxembourg – Ukraine
Dimanche
15 h 30 : Ukraine – Israël
18 h : Luxembourg – Slovaquie