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Natur&ëmwelt : «La pandémie peut constituer un déclic»


«Nous sommes centenaires aujourd’hui, mais je peux vous assurer qu’on est toujours plein d’énergie. Beaucoup de défis nous attendent encore», souligne Roby Biwer, le président de l’ASBL natur&ëmwelt (photo d'archives : Isabella Finzi).

Le congrès virtuel de l’association natur&ëmwelt, organisé samedi, a permis de souligner l’urgence de préserver la nature et le climat. La lutte perdure depuis plus d’un siècle.

Depuis 100 ans, des milliers d’amis de la nature font vivre l’ASBL natur&ëmwelt. «Au fil des années, cette association est devenue un partenaire incontournable pour la politique», est venu souligner, samedi, la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. L’engagement pour la faune et la flore n’a pas pris une ride, insiste de son côté Roby Biwer, le président de natur&ëmwelt : «Nous sommes centenaires aujourd’hui, mais je peux vous assurer qu’on est toujours plein d’énergie. Beaucoup de défis nous attendent encore.» Et pour cause : la pandémie de coronavirus a démontré que l’impact de l’homme sur la nature devient de plus en plus insupportable.

Le Covid-19 a fait que l’ASBL œuvrant pour la protection de la nature et de l’environnement n’a pas pu fêter en grande pompe son 100e anniversaire. Mais, selon Roby Biwer, il s’agit d’un mal pour un bien :  «La pandémie peut constituer un déclic pour beaucoup de personnes. Il devient de plus en plus évident que l’on ne peut plus continuer comme avant. En même temps, je constate aussi que la nervosité augmente du fait de ne pas pouvoir effectuer des voyages lointains. On n’est donc pas encore sorti de l’auberge…» Le «moment de vérité» approcherait toutefois à grande vitesse. «Nous n’allons plus réussir à négocier le virage. Notre survie sera alors mise en péril», met en garde Roby Biwer.

Comme à son habitude, le président de natur&ëmwelt a présenté un exemple pour souligner dans quelle mesure un petit impact sur la nature peut avoir de graves conséquences. «Les mouches font bien plus que venir nous déranger lorsqu’on est assis en terrasse. Elles sont aussi une source de nourriture pour des oiseaux. Sans mouche, pas de biodiversité», synthétise Roby Biwer. Il faut néanmoins déplorer que la biodiversité ne cesse de diminuer au Luxembourg, et dans le monde. Dans cet ordre d’idées, de grands espoirs sont placés dans une prochaine conférence mondiale sur le maintien de la biodiversité. «Peut-être que l’on pourra enfin avancer ensemble», note le président de natur&ëmwelt.

«Il ne faut pas s’étonner que des virus émergent»

Un autre grand rendez-vous sera la Conférence mondiale sur le climat (COP26), prévue en fin d’année en Écosse. En tant que conseiller communal de Bettembourg, Roby Biwer est membre du Comité européen des régions et représente régulièrement le Luxembourg lors de grand-messes sur l’environnement. Il lance un message clair au camp politique, mais aussi à la société dans son ensemble : «Dans tous les domaines, nous continuons à foncer. Nous connaissons tous le mur qui nous attend. Il s’approche dangereusement, mais rien n’y fait. Il nous faut enfin freiner.»

La détérioration de la nature ne se limite pas au doublement des émissions de gaz à effet de serre. L’augmentation de la population mondiale de 2 à 8 milliards de personnes en l’espace de 80 ans à peine pèserait tout aussi lourdement, d’autant plus que «l’homme ne cesse de prendre possession de zones naturelles intactes». «Du coup, il ne faut pas s’étonner que des microbes et virus hautement dangereux finissent par émerger», insiste Roby Biwer.

L’ASBL natur&ëmwelt est notamment connue pour l’exploitation du Centre de soins pour la faune sauvage à Dudelange. En parallèle, un important travail de sensibilisation et d’information est mené autour du maintien de la biodiversité et de la préservation de la nature. L’association compte 11 000 membres et 40 associations partenaires.

David Marques