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[Football] Moris monte en D1/A avec l’Union : «Si les bars de la ville avaient été ouverts…»


En battant le RWDM de l’ancien hostertois et Dudelangeois Corenthyn Lavie, d’ailleurs buteur ce samedi (2-1), l’Union Saint-Gilloise est remontée dans l’élite belge pour la première fois depuis 48 ans. Et son gardien, Anthony Moris, veut déjà briller la saison prochaine, à l’échelon supérieur.

Votre montée, validée officieusement de longue date (NDLR : l’Union possédait à l’heure de cette interview vingt points d’avance sur son plus prochain poursuivant, Seraing), n’est pas une surprise. Et sans public, la joie était-elle donc ce qu’elle aurait dû ou pu être?

Anthony Moris : On savait effectivement que ce n’était qu’une question de temps et cela faisait longtemps qu’on le sentait venir mais il restait justement à finir le boulot. Après, oui, il nous a manqué la communion avec nos fans, mais je pense malgré tout qu’ils se souviendront longtemps de cette saison et de ce derby contre le RWDM en forme d’apothéose. Moi aussi, je m’en souviendrai toute ma vie et je vous garantis que si les bars de la ville avaient été ouverts, aujourd’hui (NDLR : l’interview a été réalisée ce dimanche à 11 h), là, à cette heure-ci, je ne serais sûrement pas en train de vous répondre (il rit).

Que vous reste-t-il à accomplir cette saison?

On en est à onze victoires consécutives, on veut continuer et aller chercher tout ce qu’il y a à aller chercher. Et aussi laisser un peu de gratification à tous ceux qui ont un peu moins joué cette saison. Mais moi, je suis un compétiteur et j’ai dans un coin de la tête les échéances internationales de ces prochains mois, en mars et en mai. Alors cette montée, j’en profite, mais on prépare déjà notre grand retour en D1/A. On n’a pas le droit de se relâcher les deux prochains mois, sinon, on le paiera à la reprise de la prochaine saison.

Avez-vous reçu des messages de félicitation en provenance de Mondercange?

J’en ai eu deux ou trois, oui, noyés dans beaucoup d’autres qui me forceront à prendre au moins trois semaines si je veux répondre à tout le monde. Mais effectivement, j’en ai reçu un du président Philipp, qui ne doit pas être le moins heureux de tous. Après, je vous avoue que je ne l’ai pas encore lu.

Je sais qu’on aura une équipe compétitive pour vivre une saison tranquille en D1/A. Une saison tranquille, ce sera même le minimum

Quelles seront les ambitions de l’Union Saint-Gilloise la saison prochaine?

La force de ce club, c’est de s’appuyer sur une direction qui sait garder la tête froide. La preuve, elle n’avait pas encore levé les options sur les contrats avant d’avoir la certitude qu’on monterait. Mais je sais qu’on aura une équipe compétitive pour vivre une saison tranquille. Quand on voit les résultats cette saison du Beerschot et de Louvain (NDLR : respectivement 6e et 7e de Jupiler Pro League), qui viennent de monter, une saison tranquille, ce sera même le minimum. On peut faire de grandes choses en D1/A. On a grandi petit à petit et la D1/B était devenue trop petite pour nous. Aujourd’hui, on parle d’un nouveau centre d’entraînement, d’un nouveau stade…

Le stade Marien, c’est pourtant un monument quasiment national…

Il est historique effectivement. On s’en rend compte, quand on y évolue, que c’est un mythe. Mais cela fait partie du processus de développement d’un club, une étape obligatoire. Il ne faut pas vivre avec le passé, mais plutôt avec le futur. En attendant, j’espère que d’ici au 25 avril et à la fin du championnat, nous aurons encore l’occasion d’y accueillir notre public pour fêter ça au moins avec quelques-uns de nos supporters.

À qui aimeriez-vous dédié ce gros accomplissement de votre carrière?

À ma femme et à ma fille, qui ont fait beaucoup de sacrifices. À tous les coaches et kinés que j’ai pu côtoyer durant mes revalidations (NDLR : il a subi deux ruptures des ligaments croisés) et aussi à mon entraîneur, qui me suit depuis trois ans maintenant, quand j’ai quitté le monde professionnel pour aller retrouver du plaisir de jouer à Virton et alors que beaucoup de gens se montraient sceptiques quant à mes choix de carrière. Moi, je savais où je voulais aller. Et voilà, ça fait trois ans que je suis champion, que je dirige la meilleure défense du championnat et que je finis une saison avec le plus grand nombre de clean sheet!

Entretien avec Julien Mollereau