Le FCD03 a perdu sa place d’européen au fil de quatre matches nuls consécutifs depuis début 2021. Un quasi-record très embêtant.
Côté pile, il y a une équipe qui a été menée trois fois au score sur ses quatre premières rencontres de l’année (toutes disputées loin de sa pelouse et sans son joueur le plus expérimenté, Aurélien Joachim) et qui est à chaque fois revenue au score. Côté face, il y a un club qui a commencé l’année sur le podium avec trois points d’avance sur la cinquième place, la première non européenne, et qui se retrouve aujourd’hui… cinquième avec deux de retard sur le podium. En même temps, le FCD03 a un peu cherché ce compliment sur sa faculté à ne pas perdre et ce reproche sur son incapacité à gagner : il vient d’enchaîner quatre matches nuls consécutifs, une rareté en BGL Ligue. Sur la décennie écoulée, ce n’est arrivé qu’à quatre reprises : au RFCU en 2019, à Rodange en 2017, au Progrès en 2013 et au F91 en 2009. Le record appartient pourtant au club de la capitale, puisque le Racing, en 2011, a enquillé cinq partages de rang en DN. C’est ce record que peuvent égaler, dimanche, face au Fola, les hommes de Paolo Amodio.
«Ah non, les nuls, ça commence à devenir gênant», s’agace Dylan Lempereur. Parce que comme son gardien de but, Andrea Amodio, il estime qu’ils ont «perdu six points sur les deux dernières semaines de compétition. Sur les trois derniers matches, on en méritait neuf parce qu’on était beaucoup plus forts que nos adversaires et on n’en prend que trois.» Les raisons à ce ralentissement fatal de leur rythme de croisière en 2021 sont multiples, selon les joueurs, un peu désabusés par ce manque de réussite. La jeunesse de l’effectif : «On a encore des choses à apprendre», estime Amodio. L’arbitrage : «On nous annule des buts valables, on nous oublie des penalties ou des coups francs à l’entrée de la surface», rajoute Lempereur. «À Strassen, l’arbitre a totalement déconné», lance Amodio. Et tous deux font ce constat, évident, que l’équipe ne marque plus assez.
C’est chiant de regarder le classement
Le bilan de la ligne offensive est en effet décevant depuis le début de l’année 2021. Differdange inscrivait 2,4 but en moyenne par rencontre en 2020. Il n’en inscrit plus qu’1,2 en ce début d’année. Et par un équilibre mathématique désarmant, le nombre de points qu’il prend en moyenne par match, lui aussi, a été divisé par deux : 2,1 par rencontre en 2020, 1 en 2021. «On marque moins, oui, constate Lempereur. Mais c’est aussi parce qu’on n’a plus qu’un seul attaquant. Mais Andy (NDLR : Buch) a été un peu malade et quand il est revenu, Auré (NDLR : Joachim) s’est blessé et il a du coup perdu ses repères sans l’électron libre qui tourne autour.» En effet, l’attaquant allemand, qui avait inscrit onze buts sur les six derniers matches de l’année dernière, est muet depuis le retour à la compétition et cela a son petit effet.
On a bien compris, à Differdange, qu’au rythme où vont les choses, les chances d’Europe risquent de lentement perdre en épaisseur si l’on ne parvient pas à enrayer cette spirale de nuls. Elle est moins de l’invincibilité qu’un frein aux ambitions. Surtout que sur le terrain, l’impression de maîtriser son sujet reste concrète. «C’est chiant de regarder le classement et de voir qu’on recule», dit Lempereur, avant de retrouver le Fola de son collègue de travail et ancien Differdangeois, Gauthier Caron. Un nul contre le deuxième du championnat, inarrêtable en ce moment, serait-il d’ailleurs un si mauvais résultat? «Ah moi j’en ai marre des nuls, s’emporte Amodio. Quitte à perdre, dimanche, autant que ce soit « prise de risque totale »». D’autant que l’enjeu est double. «Il faut freiner le Fola et profiter du déplacement de Wiltz à Dudelange pour vite remonter sur le podium», théorise Lempereur. On le voit : la crainte que tout s’arrête et que les positions soient gelées est là. Et faire du surplace, dans ce contexte, est angoissant.
Julien Mollereau