Secours à personnes, accidents de la route, incendies, catastrophes naturelles… le nouveau Plan national d’organisation des secours ambitionne d’engager des moyens de sauvetage sur les lieux d’un drame, en un quart d’heure maximum.
Actuellement, une fois appelés, les services de secours du CGDIS arrivent sur les lieux d’une catastrophe endéans quinze minutes, dans 78 % des cas. Après aval du nouveau Plan, ils devront être dépêchés, au plus tard, en l’espace d’un quart heure, dans le cadre de 90 à 95 % de leurs interventions et cela, au niveau de toute la superficie du Grand-Duché, et jusqu’en 2025.
Ce futur Plan national d’organisation des secours (PNOS) devra être adopté en dernier lieu par le Conseil de gouvernement. Mais avant cette dernière étape, il vient d’être soumis aux 102 communes du pays, qui ont désormais trois mois pour rendre leur avis sur ce plan. Dès le 25 mars, les élus locaux pourront déjà se prononcer et poser leurs questions par rapport à ce plan, à l’occasion d’un webinaire. En attendant, les grandes lignes de ce document, épais de quelque 500 pages, ont été présentées hier par la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding. «La sécurité civile constitue plus qu’une priorité pour moi; il s’agit en effet d’un devoir envers les citoyens», a-t-elle tenu à souligner, avant de déclarer : «On veut de la résilience au Luxembourg et le CGDIS est un très grand acteur qui garantit l’existence de celle-ci envers la population.»
Pompiers volontaires : «la pierre angulaire»
Et pour parvenir à son objectif de déploiement ultrarapide de secours, selon une couverture nationale intégrale, la ministre concède qu’il faille y mettre les moyens, aussi bien financiers qu’en termes de ressources humaines et d’infrastructures. «Pour le volet financier, je rappelle que le budget ordinaire alloué au CGDIS augmentera de 8 % chaque année afin d’assurer nos devoirs envers la population en cas d’urgence; il s’agit d’un investissement dans la sécurité civile», souligne Taina Bofferding. Concrètement, ces 8 % correspondent à environ 10 millions d’euros annuels. «En ce qui concerne les ressources humaines, l’objectif est de stabiliser le nombre des pompiers volontaires, qui sont actuellement au nombre de 4 000. L’engagement volontaire est en effet la pierre angulaire du CGDIS. Par ailleurs, le Plan prévoit d’augmenter le nombre de pompiers professionnels de 600 à 1 500 et d’engager 500 collaborateurs administratifs et techniques.» Enfin, pour ce qui relève des infrastructures nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés au CGDIS, la ministre de l’Intérieur a notamment évoqué le futur mastodonte que sera le QG du CGDIS, à savoir le CNIS (Centre national d’incendie et de secours), qui est en cours de réalisation à Luxembourg-Gasperich.
Claude Damiani
Le directeur de la stratégie opérationnelle du CGDIS, le Colonel Raymond Guidat, a procédé à la ventilation de l’activité opérationnelle globale du CGDIS. «Les secours à personnes (accidents de la route, du travail, domestiques, malaises…) représentaient 76,6 % des interventions du CGDIS, en 2017, soit plus de 44 000 interventions. Viennent ensuite les assistances à personnes (10,2 %), les incendies (3,7 %), tandis que les accidents de la circulation atteignent une proportion de 3,2 %», synthétise Raymond Guidat. De manière générale, pour le CGDIS, la notion de risque s’appuie sur deux composantes principales : le danger et son potentiel d’effets sur les cibles ou enjeux exposés. Le risque résulte de la confrontation d’un aléa avec des enjeux. Ainsi, le CGDIS distingue trois types de risques : le risque dit «courant (accidents domestiques, accidents de la route et feu de maison individuelle)», le risque «particulier (accidents de transports collectifs tels que les accidents de bus et de train, feux de dépôt pétrolier, crues et accident nucléaire)», et le risque «exceptionnel (tremblement de terre)».