En se penchant sur le coût de la troisième campagne de dépistage à grande échelle estimé à 64 millions d’euros, les députés ont demandé mardi quelques précisions.
En moyenne, une semaine de dépistage à grande échelle (Large Scale Testing ou LST) coûte environ 2,3 millions d’euros à l’État. C’est ce que la ministre de la Santé a répondu mardi matin aux députés réunis en commission, qui se penchaient sur le projet de loi autorisant l’État à participer au financement de la troisième phase du programme de dépistage qui doit démarrer mi-mars. Coût estimé : 64 millions d’euros pour cette prolongation jusqu’à mi-juillet, voire mi-septembre selon l’évolution de la situation sanitaire.
Ce chiffre inclut, selon le projet de loi, le coût des tests, les frais de communication, les frais liés aux invitations, à la gestion du projet, à l’audit qualité ainsi que les frais juridiques et les frais liés à l’assistance téléphonique, à l’équipe d’intervention mobile, au soutien informatique et aux imprévus.
Ce budget a été établi sur la base de l’hypothèse que les capacités de tests devront être maintenues au niveau actuel, à savoir 53 000 tests de dépistage par semaine, auxquels il convient d’ajouter 1 000 tests sérologiques par semaine. L’avis du Conseil d’État que les députés ont étudié mardi relève qu’un tiers des personnes ont finalement répondu à l’invitation à se faire tester pendant la deuxième phase de test.
D’après les calculs du Conseil d’État, il semblerait que la capacité de tests, à partir de laquelle les coûts sont établis, n’ait été utilisée, du moins au niveau de la deuxième phase sur laquelle portent les données, que de façon partielle, note la Haute Corporation.
Aux députés qui l’interrogeaient, Paulette Lenert, la ministre de la Santé, a répondu que le coût de la deuxième phase est actuellement estimé à 56 millions d’euros, tandis que la première phase a coûté 31 millions d’euros (sur un financement prévu de 34 millions d’euros).
Concernant le taux d’adhésion, qui reste très variable, le directeur de la Santé, Jean-Claude Schmit, a expliqué aux députés qu’il diminue pendant les périodes où moins d’infections sont recensées et, inversement, la participation est plus importante quand la situation sanitaire s’aggrave. N’en demeure pas moins que pour être efficace, le LST doit fonctionner avec un maximum de personnes qui se rendent au test.
Commandes en cours
Marc Baum – et d’autres députés sont du même avis – a indiqué au micro de RTL Radio qu’il serait judicieux de procéder à une évaluation et comprendre ce qui a retenu la majorité des gens. Le problème du traçage des cas contacts est revenu sur la table, un sujet cher à l’opposition. Les capacités de ce service sont largement suffisantes, a expliqué Jean-Claude Schmit aux députés, en précisant que les équipes avaient été encore étoffées. Elles sont en capacité de suivre 400 cas par jour, donc parées à subir l’assaut d’une éventuelle troisième vague avec la propagation des variants.
Les députés ont profité de la présence des représentants du ministère de la Santé pour s’enquérir plus largement sur les tests rapides, complémentaires au dépistage à grande échelle. Encore un sujet cher à l’opposition CSV.
Dans le domaine sportif, ces tests sont déjà introduits et pourraient également être utilisés dans des centres de fitness ou lors de manifestions culturelles. Le gouvernement dispose d’un stock d’un million de tests rapides. Des tests très fiables, comme nous le rappelait récemment la ministre de la Santé dans une interview. Le problème est qu’il s’effectue par un prélèvement naso-pharyngé, un acte réservé à certaines professions et qu’on ne peut pas faire soi-même.
«Il y a une nouvelle génération de tests aujourd’hui, notamment un test nasal que les enfants peuvent réaliser eux-mêmes et qui sont très bons, nous confiait Paulette Paulette Lenert. Nous sommes en train de négocier pour les acheter pour les écoles. D’autres produits comme les tests salivaires, avisés favorablement par les autorités sanitaires allemandes il y a quelques jours, sont aussi en commande. Tous ces tests sont fiables. Les pharmaciens qui sont autorisés à faire les prélèvements vont bientôt offrir leurs services pour réaliser les tests rapides naso-pharyngés. J’espère que d’ici une semaine ou deux, les tests rapides pourront arriver dans les écoles.»
Pour les députés, il est capital également d’éviter que des personnes potentiellement infectées se déplacent dans une pharmacie pour un test rapide pendant les horaires d’ouverture au public. D’autres locaux devraient être mis à la disposition des pharmaciens.
Geneviève Montaigu