APRÈS LA 6e JOURNÉE EN NATIONALE 1 Le Sparta a repris la saison sans joueur pro. Avec une défaite. Mais pas mal de promesses d’avenir.
Samedi, à l’Atert, c’était le retour des Bertrangeois sur le parquet. Mais à la différence du mois d’octobre, quand tout s’était arrêté, il n’y avait plus d’Américains dans les rangs des hommes de Pascal Meurs : «C’était une décision approuvée par tout le monde», explique Yannick Verbeelen, qui a terminé meilleur marqueur pour son équipe, avec 23 pts. «On est plutôt contents que le club nous fasse confiance.»
Évidemment, sans pro, la donne est plus compliquée. Mais pas de stress, c’est vraiment avec un objectif de développer les talents que ce choix a été fait. Sans viser quoi que ce soit de spécifique : «Mais cela ne veut pas dire qu’on ne veut pas gagner le plus de matches possible», souligne encore le néo-international, appelé par Ken Diederich pour la dernière superbe campagne, du côté de Pristina. «Il m’avait appelé pour me proposer de faire la préparation avec l’équipe et peut-être faire partie du cadre. Et avec les blessures et le cas positif de Thomas (Grün), on s’est retrouvés à onze à faire le déplacement. Pour moi, c’était une très belle expérience. J’étais très content d’avoir été appelé et de faire partie du groupe. J’ai été très bien accueilli. Ça motive d’autant plus pour travailler encore plus dur afin de pouvoir y retourner. Et pourquoi pas, un jour, d’entrer en jeu.»
Sacré contingent d’internationaux
Au vu de l’effectif bertrangeois, on peut comprendre les raisons de faire confiance aux Luxembourgeois. En effet, avec Yannick Verbeelen, ils sont pas moins de cinq qui sont ou ont fait partie du groupe de l’équipe nationale (Pitt Koster, Philippe Arendt, Mathis Wolff, Mike Feipel), ce qui en dit long sur la qualité des joueurs.
Mais la plupart sont très jeunes et pour eux, samedi était une bonne expérience… malgré des débuts quelque peu douloureux : «Samedi, même si on s’attendait à souffrir physiquement sous l’anneau, on s’est quand même fait surprendre sur ce plan au premier quart (NDLR : perdu 16-32) en défense et au rebond. Par la suite, on est mieux rentrés dans le match. Mais attention, on n’a jamais été capables de passer sous les 10 points de retard. Les Pikes avaient le contrôle du match», reconnaît Yannick Verbeelen.
S’il a dominé le scoring côté Sparta, l’arrière ne revendique rien pour autant : «Notre force, c’est justement d’avoir plusieurs joueurs capables de mettre 20 points à chaque match. C’est difficile à lire pour l’adversaire», souligne-t-il encore. «Je ne me pose pas de question. Si j’ai un bon tir, je le prends, sinon j’évite. Mais je ne rentre pas dans le match en me disant que je dois marquer beaucoup de points. Il n’y a pas de hiérarchie. Samedi c’était moi, au prochain match, ça pourrait être Mike, Mathis, Philippe ou un autre…»
Bien sûr, les joueurs sont des compétiteurs et une défaite ne fait jamais plaisir. Mais pas question de se chercher des excuses pour autant : «Quand on a décidé de jouer sans pro, on s’est aussi dit qu’on n’allait pas invoquer l’absence de joueurs US pour expliquer une défaite.»
S’il approuve ce choix, il comprend aussi ceux qui le critiquent : «Certains se sont certainement dits qu’on allait perdre tous nos matches de 30-40 pts et abaisser le niveau du championnat. Ça nous motive d’autant plus. Pour que ça marche, il faut bien s’entraîner et nous, on est toujours 12-13 à l’entraînement et on a plusieurs grands Luxembourgeois également comme Mike et Mathis. C’est sûr que si tu n’as qu’un seul grand, tu ne peux pas travailler à cinq contre cinq correctement.»
On l’aura compris, la motivation est de mise dans les rangs du Sparta. Les jeunes sont prêts à renverser des montagnes. Et peut-être également que l’enchaînement des matches pourrait leur être profitable, avec souvent trois rencontres par semaine. En tout cas, le coach Pascal Meurs se montre plutôt satisfait : «Même si on ne peut pas tirer d’enseignements car c’est juste un match, je suis content de cette première performance. Et particulièrement de la manière dont on a su réagir après un premier quart difficile.»
C’est en forgeant qu’on devient forgeron… c’est en jouant qu’on devient meilleur joueur. Les jeunes pousses bertrangeoises vont encore avoir nombre d’occasions de montrer ce qu’elles valent. Et dès samedi, ça va repartir très fort avec un déplacement sur le parquet du champion, le Basket Esch : «Face à eux, on ne va pas regarder le score. L’objectif, c’est d’être dans le match. De les obliger à aligner leurs meilleurs joueurs en fin de rencontre. On sait qu’on doit être plus physiques d’entrée, aller tous au rebond, prendre ses responsabilités. Avant, on aurait pu donner la balle à l’Américain. Maintenant, on ne peut plus se cacher», conclut Yannick Verbeelen.
Romain Haas