(13e JOURNÉE) Mené au score, le leader garde le rythme. Il l’a emporté mercredi soir et fait une opération comptable exceptionnelle.
Il y a des soirs, comme ça, où l’on regarde les résultats et où l’on se dit que décidément, rien ne peut arriver à son équipe. C’est un peu ce à quoi a dû penser Carlos Fangueiro au coup de sifflet final, après une nouvelle victoire qui lui fait un joli total de 7 sur 9 depuis sa reprise. Le Fola presque surpris à Hostert, Differdange accroché par Pétange, Wiltz abattu à Strassen, le Swift incapable de gagner à Etzella… Dudelange a pris un peu plus le large en tête.
En préambule de cette rencontre, Régis Brouard a eu cette phrase pleine de fatalisme qui semblait dessiner en creux le scénario un peu fou de ce nouveau mercredi soir de compétition qui ne fait du bien qu’à un club, le F91 : «Dans ce championnat comme partout en Europe, on va de surprise en surprise, il n’y a plus rien de rationnel. Et cet inexplicable, on n’arrivera pas à l’expliquer…». Alors que son équipe à lui est à la recherche, peut-être pas d’un match référence – on vient seulement de reprendre –, mais au moins d’un match plein sur lequel se baser, on en vient à se demander s’il a réussi à cerner la raison qui fait que ce RFCU pourtant annoncé comme un épouvantail de ce championnat, plafonne à ce point.
Mercredi soir, en première période, le club de la capitale n’a pas imposé grand-chose au leader de BGL Ligue. Tout juste le vivifiant retour de suspension de Dembélé lui a-t-il permis de profiter d’une passe plein axe ratée de Vova, qui remplace Bojic devant la défense, quatre jours après le nul contre la Jeunesse. De près de 35 mètres, Dembélé voit Kips logiquement avancer et frapper sans contrôle, du gauche, pour lober le portier dudelangeois (1-0, 10e). Une grosse heure plus tôt, son directeur sportif, Iliès Haddadji, était passé en tribunes pour espérer «enfin de la constance». Quatre minutes plus tard, Bertino jaillit au premier poteau sur un corner de Pokar, pour cingler le ballon de l’extérieur et égaliser (1-1, 14e). La constance et le RFCU, une relation irrationnelle…
Les deux coaches expulsés
La deuxième période sera d’un tout autre tonneau. Enfin du bleu entreprenant et même à la limite de la folie douce quand, sur une ouverture de soixante mètres d’Omrani, Dembélé s’offre une reprise en tacle glissé que Kips doit aller enlever au pied de son poteau (57e).
Yannick Schaus, en septembre dernier, était déjà sorti du banc contre le Progrès Niederkorn (1-2) pour offrir la victoire à son équipe à la 87e minute. Hier, au stade Achille-Hammerel, il n’a pas attendu les tout derniers instants, mais y a quand même mis la manière. Entré depuis à peine deux minutes, le petit attaquant a réceptionné un ballon dos au but, légèrement excentré, à 25 mètres du but. Sans crier gare, il s’est retourné et a frappé instinctivement. Ruffier est alors légèrement avancé et se fait surprendre par ce tir violent, plongeant (1-2, 67e). Le Racing va tenter d’accélérer pour éviter une nouvelle défaite dans un climat qui se tend singulièrement avec l’expulsion des deux coaches à l’entrée du dernier quart d’heure. Mais il lui manque encore la cohérence qu’a su trouver très tôt dans la saison le F91. Kips devra se fendre d’une nouvelle parade sur sa ligne devant Omrani, à bout portant (78e), mais globalement, Dudelange mérite ses trois points, Cools rasant le poteau sur corner (76e), tout comme Van den Kerkhof sur coup franc (83e). Intransigeant, ce Dudelange…
Julien Mollereau