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Virus : près de 500 000 morts aux Etats-Unis, déconfinement en vue en Angleterre


Reconfinée début janvier, l'Angleterre entrevoit le bout du tunnel : les effets du "lockdown" et de la campagne de vaccination, qui bat son plein, se font sentir, avec une baisse du nombre de contaminations, d'hospitalisations et de morts (photo : AFP).

Les Etats-Unis frôlent lundi la triste barre du demi-million de morts du coronavirus au moment où le rythme des vaccinations offre une lueur d’espoir, comme en Angleterre où Boris Johnson présente un plan de déconfinement « progressif ».

Un an après l’annonce, le 29 février 2020, du premier mort du Covid-19 aux Etats-Unis, le pays s’apprête à franchir le seuil des 500.000 personnes ayant succombé à la maladie, avec 498.879 décès décomptés lundi à 01H30 GMT par l’université Johns Hopkins, dont les chiffres font référence.

« C’est terrible », « nous n’avons rien connu de tel depuis plus de 100 ans, depuis la pandémie de 1918 », a réagi dimanche l’immunologue Anthony Fauci, conseiller du président américain Joe Biden, à l’évocation de ce palier macabre. « C’est quelque chose qui restera dans l’histoire ».

Le seuil des 400.000 décès avait été dépassé en janvier, à la veille de l’investiture de Joe Biden, qui a fait de la lutte contre l’épidémie la priorité absolue de son début de mandat.

« 500.000 ! C’est près de 70.000 de plus que tous les Américains morts pendant la Seconde Guerre mondiale », a-t-il déploré vendredi.

Mais lors de son allocution dans une usine de vaccins Pfizer, à Kalamazoo (Michigan), le 46e président des Etats-Unis a aussi souligné combien le rythme actuel des vaccinations était porteur d’espoir. « Je crois que nous allons nous rapprocher de la normalité d’ici la fin de cette année », a-t-il lancé.

600 millions de doses

Avec une moyenne de 1,7 million d’injections quotidiennes, qui devrait augmenter ces prochaines semaines, il s’est dit confiant dans la capacité d’atteindre 600 millions de doses (de quoi vacciner l’ensemble de la population) disponibles d’ici fin juillet.

La vague de froid sur le pays a néanmoins ralenti la campagne: la distribution de 6 millions de doses a été retardée et les 50 Etats américains sont impactés, selon Andy Slavitt, conseiller de la Maison Blanche.

Plus de 61 millions de personnes ont à ce stade reçu l’un des deux vaccins autorisés aux Etats-Unis (Pfizer/BioNTech et Moderna), dont 18 millions ont bénéficié des deux injections requises.

Autre signe encourageant: après un pic de l’épidémie en janvier, la moyenne hebdomadaire des morts et celle des nouveaux cas sont nettement en baisse, selon les données du Covid Tracking Project.

Dans le monde, la pandémie a fait plus de 2,46 millions de morts depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP dimanche.

« Prudent »

Reconfinée début janvier, l’Angleterre entrevoit le bout du tunnel : les effets du « lockdown » et de la campagne de vaccination, qui bat son plein, se font sentir, avec une baisse du nombre de contaminations, d’hospitalisations et de morts.

A tel point que le Premier ministre britannique Boris Johnson va esquisser lundi devant le Parlement un plan de déconfinement qu’il veut « prudent » et « progressif », afin « de ne pas annuler les progrès » accomplis et les « sacrifices » consentis. En ligne de mire, la réouverture prochaine des écoles, peut-être à partir du 8 mars.

Au Royaume-Uni, l’un des pays européens les plus touchés avec plus de 120.000 morts du virus, chacune des quatre nations du pays décide de sa stratégie en matière de déconfinement. En Ecosse et au Pays de Galles, les écoles rouvrent progressivement à partir de lundi.

Alors que les établissement scolaires doivent rouvrir également leurs portes lundi en Allemagne, dans dix Etats régionaux sur seize, des experts mettent en garde contre une troisième vague épidémique dans ce pays.

« Nous constatons que les chiffres augmentent à nouveau. C’est ennuyeux et cela crée une certaine incertitude. Par conséquent, nous devons continuer à être prudents, à tester et vacciner », a exhorté dimanche le ministre de la Santé, Jens Spahn.

En Italie, ce sont les variants et les attroupements du week-end, favorisés par un temps particulièrement ensoleillé, qui suscitent des craintes.

« Je suis inquiet évidemment. Le regain des contagions est dû en grande partie au variant anglais », a estimé Massimo Galli, un éminent virologue italien, dans un entretien publié dimanche par le quotidien Il Messaggero. « Toutes les données vont dans la direction de l’augmentation des nouveaux cas ».

L’Australie vaccine

Ailleurs dans le monde, où plus de 205 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées, les gouvernements continuent de miser sur les injections pour tenter de venir à bout de la pandémie.

L’Australie a donné lundi le véritable coup d’envoi de sa campagne de vaccinations: quelque 60.000 doses sont prêtes à être injectées cette semaine, auprès des personnels soignants, des policiers, employés d’hôtels de quarantaine ou résidents de maisons de retraite.

Ce lancement a toutefois été assombri par les manifestations anti-vaccins dans certaines grandes villes et par les réactions hostiles exprimées par certains spectateurs de la finale hommes de l’Open de tennis dimanche.

Quelque 20.000 doses de vaccins Spoutnik V – destinées aux équipes médicales – sont par ailleurs arrivées dimanche dans l’enclave palestinienne de Gaza en provenance des Emirats arabes unis et via la frontière égyptienne.

En Israël, où 48% de la population a reçu au moins une dose de vaccin, les centres commerciaux et les commerces de rue ont été rouverts dimanche, dans le cadre du troisième déconfinement depuis le début de la pandémie.

AFP