Après Sommer (Progrès) et Ottelé (Titus), le portier du RFCU a aussi commis une bévue fatale. Quelle reprise pour les gardiens…
Exit le Covid 19, l’élite du football luxembourgeois est frappée d’un mal bien plus étrange depuis la reprise du championnat. Et c’est Romain Ruffier qui a été répertorié comme sa dernière victime en date. Le portier du RFCU a déclaré les symptômes sur la pelouse du stade Jean-Wirtz à Strassen. À la 41e minute (et vingt-quatre secondes) de la rencontre, le numéro 16 du groupe aligné par Régis Brouard s’est troué.
Pourtant la scène aurait pu rester comme une action anodine. Khalid Lahyani, l’organisateur du milieu de Strassen avait exécuté une belle et longue remise depuis le rond central vers la surface adverse. Ruffier aurait pu la capter simplement, mais il a connu un mauvais timing : «Je vois mon défenseur qui est pris de court, je décide de sortir mais me rends compte trop tard que je suis hors de la surface donc je ne peux plus prendre le ballon dans mes mains.» Une mauvaise appréciation de l’arrivée de la balle vers ses gants, dont le japonais Ryunosuke Hayasaka, un peu surpris de cette bévue, a su profiter. Le milieu offensif gauche des Noir et Rouge n’avait plus qu’à pousser au fond des filets et permettre ainsi aux siens de leur donner l’avantage avant de retourner quinze minutes au vestiaire pour souffler.
« Je tiens à m’excuser »
À cette fameuse mi-temps de récupération pour tous, il a dû être aussi un temps de remise en question pour le gardien du club de la capitale. Ruffier a livré un deuxième acte sérieux et de qualité. Pas suffisant cependant pour lui et les siens qui rentrent bredouilles de Strassen (défaite 1-2). Finalement, on retiendra sa boulette, comme celle d’Ottelé du Titus face à Rodange (un coup-franc plein axe à mi-hauteur qui a frappé sa poitrine avant de rebondir contre ses gants et de rentrer dans son propre but) et celle de Sommer du Progrès face à Hesperange (un centre anecdotique relâché directement dans les pieds d’Abdallah avec le but vide en cadeau).
Le principal intéressé en a conscience : «Je joue à un poste particulier où la moindre erreur est mise en lumière. Elle pénalise tout le groupe et je tiens à m’excuser auprès de mes coéquipiers.» Le football peut s’avérer cruel. Pas les coaches et directeurs sportifs. Ainsi, si Manuel Correia, entraîneur de Strassen, estime que le «partage des points aurait été plus juste», Illies Haddadji, directeur sportif du RFCU, estime lui que «c’était un match très moyen de la part des deux équipes. Un nul aurait été plus normal. Mais quand on fait des erreurs, on les paie cash». Ou comment faire le constat de l’évidence sans tirer sur l’ambulance.
Jocelin Maire