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Virus : l’Allemagne va classer la Moselle comme zone à haut risque


La crainte que l'Allemagne ferme sa frontière reste forte pour les autorités françaises. (illustration AFP)

Le gouvernement allemand envisage de renforcer lundi ses mises en garde concernant le département frontalier de la Moselle, l’un des plus touchés actuellement par la pandémie en France, selon des informations de presse diffusées dimanche.

L’exécutif doit se pencher lundi, lors d’une réunion autour de la chancelière Angela Merkel, sur les mesures de précaution aux frontières allemandes afin de lutter contre la propagation des contaminations et pourrait classer la Moselle en « zone à forte incidence », voire en « zone touchée par les variants du virus », affirme le groupe de presse régional Funke.

Jusqu’ici, ce département est classé un cran en dessous dans l’échelle allemande des risques, en simple « zone à risque ». Or, la Moselle affiche l’un des taux d’incidence les plus élevés parmi les départements français, à environ 283 infections pour 100 000 habitants, contre 175 pour la région du Grand Est et 190 au niveau national. L’Allemagne, elle, enregistre une moyenne nationale nettement inférieure d’environ 60.

Si le gouvernement allemand fait passer ce département français en zone à haut risque, Berlin pourrait en théorie exiger à toute personne entrant sur son territoire en provenance de Moselle de présenter tests négatif au Covid-19 datant de 48 heures maximum. Il pourrait aussi fermer les frontières, au moins partiellement, comme l’Allemagne l’a fait avec la République tchèque et la région autrichienne du Tyrol.

Un centre de test frontalier

Mais les autorités allemandes de Sarre, région frontalière de la Moselle et du Luxembourg, entendent renoncer dans la mesure du possible à l’introduction de contrôles à la frontière, afin d’éviter les tensions qui avaient surgi entre les deux pays lors de mesures similaires au printemps 2020.

Lors d’une réunion cette semaine avec la région française du Grand Est, il a été convenu d’éviter dans la mesure du possible de tels contrôles, a ainsi indiqué le chef du gouvernement régional de Sarre, Tobias Hans. « Notre réponse face à ce défi commun de la pandémie est européenne et entend favoriser la cohésion plutôt que la séparation », a-t-il dit, soulignant néanmoins que la « situation en Moselle est tendue ».

La Sarre prévoit de mettre à disposition des entreprises de son territoire 100 000 tests rapides de dépistage du Covid-19 qui pourront être utilisés, sur une base volontaire, notamment par les travailleurs frontaliers français. Par ailleurs la Sarre et les autorités françaises veulent mettre en place un centre de test franco-allemand permettant aux frontaliers des deux côtés de se faire tester.

LQ/AFP