Il y a eu l’agression de la femme en maillot de bain, dans un parc de Reims. Une pauvre petite «française» qui se dore la pilule se fait agresser par des terroristes musulmanes, qui lui reprochent sa nudité et la lapident au son des «youyous» caractéristiques de ces peuplades berbères.
Oups, attendez, en fait, il n’a jamais été question de religion, mais d’un duel de gifles à cause d’une remarque déplacée sur le surpoids d’une des jeunes femmes. Une boulette piteusement corrigée par la suite, mais qui a eu le temps de régaler la «fachosphère».
Quelques jours auparavant, une dépêche sur le site Bloomberg.market annonce un projet d’OPA sur Twitter. Aussitôt, les marchés s’affolent et l’action Twitter s’envole. Puis on découvre que le site est bidon, tout comme l’OPA, et l’action rechute. Mais nos petits plaisantins ont pu faire une coquette plus-value au passage…
Et récemment, il y a eu un chef-d’œuvre du genre. Saviez-vous que «Minions» était le nom donné aux enfants juifs transformés en cobayes par les scientifiques nazis ? Cette question, posée sur Facebook par le Chilien Luciano Gonzalez, s’accompagnait d’une photo d’archive qui montre une ressemblance troublante des cobayes avec les cyclopes jaunes qui cartonnent actuellement au cinéma.
Sauf que la photo représente des plongeurs de la Royal Navy. Et qu’avec ce canular, Luciano Gonzalez voulait démontrer que 90% des internautes croient n’importe quelle information dès qu’elle est introduite par «Le saviez-vous ?». Et ils l’ont effectivement cru, par milliers. Par contre, très peu ont jugé utile de publier le démenti…
Bref, pas de trêves estivales pour les hoax, fakes et autres intox. Internet reste une énorme caisse de résonance, pour le pire comme pour le meilleur. La crédulité des internautes et le boulimisme malsain des médias pour le buzz s’en trouvent amplifiés.
Bien sûr, beaucoup luttent aussi contre cette désinformation. Chacun devrait le faire, à son niveau. Mais c’est un combat inégal : les exemples ci-dessus rappellent qu’un mensonge laisse souvent plus de traces que la vérité…
Romain Van Dyck (rvandyck@lequotidien.lu)