La tâche qui attend l’équipe nationale dans la bulle de Pristina face au Kosovo, ce jeudi soir, puis à l’Islande, samedi, s’annonce très compliquée. Mais la sélection y croit !
Il y a trois mois presque jour pour jour, la sélection nationale atteignait son objectif de décrocher une victoire dans une campagne Fiba officielle. Une bonne habitude prise depuis que Ken Diederich est aux commandes de l’équipe. Face à la Slovaquie, dans la bulle de Bratislava, Alex Laurent et ses coéquipiers ont fait montre d’une belle maîtrise pour aller chercher un succès qui validait les efforts de tout un groupe. Uni. Soudé.
Trois mois plus tard, on prend les mêmes – ou presque – et on recommence. Cette fois du côté de Pristina, la capitale du Kosovo. Le Kosovo… dernier adversaire du monde d’avant. Le 23 février, à la Coque, devant du public – d’ailleurs majoritairement en faveur des visiteurs –, le Luxembourg s’était incliné (80-84) après avoir dominé la majeure partie de la rencontre : « On avait été la meilleure équipe ce jour-là », se remémore Ken Diederich. « Des mecs qui ont 20% à 3 points en ont mis plusieurs », résume le technicien.
Ce jeudi soir, l’adversaire sera un peu différent. Et le contexte également : « Ils savent que s’ils remportent leurs deux matches, ils sont qualifiés. Ils récupèrent trois joueurs, un qui est en Amérique, Berisha, qui doit être le meilleur joueur de l’histoire du pays et encore un autre », indique le coach de l’équipe nationale.
Et face à eux, le Luxembourg sera moins bien armé. Puisqu’il a fallu composer avec une pléiade de défections. La plus importante étant certainement l’absence, pour cause de quarantaine, de Thomas Grün, pièce maîtresse des équipes de Ken Diederich depuis qu’il est arrivé aux affaires : « Je n’ai jamais fait un match sans lui. » Mais l’international des Gladiators de Trèves fait malheureusement partie des joueurs positifs au Covid et c’est donc sans lui que s’effectuera cet ultime déplacement dans cette campagne de préqualifications pour le Mondial-2023.
Forcément un coup dur. Lou Demuth, retenu par son college aux USA, Yann Wolff, Kevin Moura, Mihailo Andjelkovic, Malcolm Kreps (tous blessés), Mike Feipel, Philippe Arendt (études), Mathis Wolff (école) et Xavier Robert François (Clancy Rugg lui a été préféré) manqueront également à l’appel.
Réaliser le match parfait
C’est donc avec un contingent limité à onze éléments que la sélection nationale va défier le pays hôte. Un énorme défi. Qui ne fait pas peur pour autant : « L’équipe est prête pour ce challenge. » Elle peut compter sur le renfort de Bobby Melcher, qui a décidé de rejoindre le groupe même s’il n’est pas à 100%. Son expérience, son leadership et son talent seront forcément précieux. Même si son coach ne pourra pas « compter sur lui pendant 30 minutes ». Ce jeudi soir, la sélection devra réaliser le match parfait pour faire ce qu’elle n’est jamais parvenue à réaliser : « gagner plus d’un match dans une campagne Fiba officielle ». « C’est notre motivation », confie Ben Kovac, qui a directement rallié le Kosovo depuis les Pays-Bas, où il évolue. Et de préciser : « J’ai vu que l’équipe était en forme. On se connaît, il faut être positif et se dire qu’on a une chance de gagner. »
Même s’il faudra composer avec un élément qui risque de faire pencher la balance du mauvais côté : en effet, la grande majorité des joueurs de la sélection sont à l’arrêt depuis que la saison s’est mise en pause, fin octobre. « C’est vraiment mon plus gros point d’interrogation. En face, on affronte des pros qui eux ont repris le championnat ou ne l’ont même pas du tout arrêté. On risque de le payer cash », avertit Ken Diederich.
Avec le Kosovo puis l’Islande, la sélection nationale s’attaque à deux énormes morceaux. Le pays hôte, qui peut encore se qualifier, et les Nordiques qui n’ont quant à eux besoin que d’un succès, dès ce soir face à la Slovaquie, pour valider automatiquement leur billet pour la suite de la compétition. On l’aura compris, s’imposer face à l’une des deux formations, voire face aux deux, relèverait d’un véritable exploit. Mais à force de renverser des montagnes, les joueurs de Ken Diederich n’en seraient plus à une surprise près. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Romain Haas
Le programme
Jeudi : Luxembourg – Kosovo ; Slovaquie – Islande. Samedi : Luxembourg – Islande ; Kosovo – Slovaquie
Le classement : 1. Islande 7 (3;+45); 2. Slovaquie 6 (4;+19); 3. Kosovo 6 (4;-42); 4. Luxembourg 5 (4;-22)
Le cadre : Ben Kovac (Den Helder Suns/PBS), Ivan Delgado (Etzella), Bobby Melcher (Racing), Philippe Gutenkauf (Etzella), Joe Kalmes (Musel Pikes), Alex Laurent (Klosterneuburg Dukes/Aut), Yannick Verbeelen (Sparta), Oliver Vujakovic (Swarco Raiders/Aut), Max Schmit (Heffingen), Clancy Rugg (Basket Esch), Gaëtan Bernimont (Racing).