Toujours invaincus après leur succès, samedi contre Berchem (25-24), les Eschois font figure de favoris à la course au titre.
Ce match de reprise, après une parenthèse de près de trois mois, entre Esch et Berchem est resté fou jusqu’au bout. Certes, cette belle affiche est sans doute arrivée trop tôt après une si longue absence de compétition pour atteindre un niveau de jeu merveilleux. Résultat : des baisses de régime de part et d’autre, de l’inconstance. En revanche au niveau du suspense, on a été gâtés. Une impitoyable guerre de tranchée. Voilà comment on peut résumer la première mi-temps placée clairement sous le signe de la défense. Ce que symbolise le score (11-9) au bout de la première demi-heure.
En terme d’imperméabilité, ce sont les joueurs d’André Gulbicki qui d’entrée se montrent les plus forts avec une défense très agressive, laissant le soin à Rastoder de briller en attaque pour offrir aux siens un petit break (3-1, 5e). Mais très vite la partie va s’équilibrer grâce à un pressing intense des joueurs de Berchem sur le porteur de la balle. Les visiteurs sous la houlette d’un grand Pietrasik (9 buts) vont grignoter leur retard et prendre les rênes de la rencontre (4-6, 12e). L’arrière du HCB fera à lui seul plier corps et âme des Eschois, sans solution face au bras surpuissant du numéro 9 des vert et blanc.
Mon regret, c’est que ça se joue dans une salle vide, sans notre public
Costaude comme à son habitude sur le plan défensif, l’équipe d’Alexandre Scheubel a souvent fermé la porte derrière, face à la plus belle équipe du championnat, qui tourne en général à plus de trente buts par match. Et puis, elle s’est perdue pendant une minute à la 44e minute. À tel point qu’elle va finir par laisser filer une rencontre qu’elle semblait maîtriser. «À 16-18, on a une balle de +3 sur une contre-attaque que l’on gère très mal. Après, le match se joue sur des détails, je pense à une ou deux pertes de balle à des moments clés, des tirs à six mètres loupés… Tout ceci fait qu’on redonne confiance à un adversaire qui a plus d’expérience que nous et qui sait parfaitement gérer ses temps faibles», estime le technicien lorrain avant d’ajouter : «On a été en difficulté sur les attaques placées, on ne court pas assez en première mi-temps et en deuxième période même si on met des buts faciles qui nous font du bien au moral on a été défaillants dans les moments clés.».
En face, la paire Bock-Krier (4 buts chacun) ne s’est pas manquée, elle, dans une fin de match parfaitement orchestrée par Pucnik (7 buts). En l’absence de Muller (contracture à la cuisse), l’arrière droit eschois va se montrer décisif et écœurer les visiteurs dans leurs espoirs de revenir au score (25-22, 59e). Il faut reconnaitre que Berchem a également fait preuve d’une certaine nervosité en fin de rencontre, en témoigne les deux expulsions temporaires de Tsatso et Weyer (55e). Comme souvent le champion du Luxembourg n’a guère douté dans le money time et s’est montré intraitable. Le HCB a essayé mais il ne reviendra plus malgré les deux derniers buts de Weyer et Scholten (25-24).
Comme l’admet Krier, Esch a pu aussi bénéficier d’un brin de réussite en fin de rencontre pour rester invaincu : «On savait que le combat physique serait au rendez-vous car Berchem défend très fort. On n’a pas su emballer le match comme il aurait fallu sachant que notre force est le jeu rapide. Mais heureusement, on a un peu retrouvé de la vitesse en fin de match pour faire la décision. On a aussi bénéficié d’un peu de chance à des moments importants du match. Je crois que dans l’ensemble on a assisté à un bon match après plusieurs mois d’inactivité. Mon regret, c’est que ça se joue dans une salle vide, sans notre public.»
Gilles Tarral