L’Allemagne va fermer ses frontières, à quelques exceptions près, avec la République tchèque et la région autrichienne du Tyrol qui enregistrent de forts taux d’infection aux très contagieux variants du coronavirus, a annoncé jeudi le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer.
« C’est ce que nous déciderons. Cela est convenu avec la chancelière et le vice-chancelier », a indiqué le ministre à la Süddeutsche Zeitung, précisant que cette mesure devrait entrer en vigueur « dimanche soir » et que des exceptions étaient en cours de discussion.
« Il serait raisonnable de classer (le Tyrol et la République tchèque) dans la liste des territoires très touchés par les mutations du virus. Cela va certainement se produire », a déclaré le chef du gouvernement bavarois Markus Soeder, plus tôt dans la journée. La veille, il avait évoqué une fermeture des frontières, faute de mesures appropriées de la part de Prague.
Fin janvier, l’Allemagne avait interdit les entrées sur son territoire pour les voyageurs en provenance de pays fortement touchés par les différents variants du Covid-19 comme la Grande Bretagne, l’Afrique du Sud ou le Brésil. Des restrictions qui ne concernent toutefois pas les Allemands vivant dans ces pays, les ressortissants de ces pays résidant en Allemagne, les passagers en transit ou encore la circulation de marchandises.
Le gouvernement tchèque a entretemps annoncé avoir isolé trois cantons, dont deux à la frontière avec l’Allemagne. Les habitants ne sont pas autorisés à quitter ces territoires, et personne ne pourra y entrer sauf exceptions, a indiqué le gouvernement, sans préciser lesquelles à ce stade. « Les navettes des frontaliers vont être nettement réduites », probablement à partir de samedi, a pour sa part déclaré Michael Kretschmer, chef du gouvernement de la Saxe voisine de la République tchèque. Seuls les frontaliers tchèques travaillant dans le domaine de la santé, essentiels pour le Land, seront autorisés à venir en Allemagne.
Les magasins, musées et écoles ont rouvert lundi
L’Allemagne s’inquiète aussi de la situation en Autriche, où le Tyrol, isolé mercredi par le gouvernement, est considéré comme le plus gros foyer européen du variant sud-africain. « Nous ne voulons pas vivre un deuxième Ischlg » a lancé Markus Soeder, en référence à la station de ski autrichienne d’où s’est répandu le virus comme une trainée de poudre il y a un an.
Le Tyrol est montré du doigt depuis plusieurs semaines pour l’afflux de skieurs étrangers sur ses pistes, restées ouvertes malgré le confinement mais censées être réservées aux locaux. Après plusieurs semaines de restrictions, les magasins, musées et écoles ont rouvert lundi en Autriche, même si le nombre de contaminations quotidiennes reste élevé (un peu plus d’un millier).
Une décision jugée « irresponsable » par le secrétaire générale du parti conservateur bavarois CSU Markus Blume, alors même que l’Allemagne a décidé de prolonger ses mesures de confinement partiel jusqu’au 7 mars. Seules les écoles devraient rouvrir plus tôt, la date du 22 février étant envisagée dans de nombreuses régions. Angela Merkel avait indiqué mercredi s’être entretenue avec le chancelier autrichien Sebastien Kurz « pour lui faire part de (son) inquiétude concernant la mutation du virus sud-africain au Tyrol ».
AFP/LQ