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Ciel bleu

Le DP traîne la réputation de parti des gens heureux, du moins depuis qu’il a accédé, fin 2013, au gouvernement et que Xavier Bettel et Corinne Cahen tiennent les rênes du camp libéral. Leur devise est de satisfaire au mieux les desiderata de la population. Avec des caisses bien remplies, bon nombre de cadeaux ont pu être distribués ces dernières années aux électeurs. Les partenaires de coalition LSAP et déi gréng ont bien entendu soutenu cette politique. Avant eux, le CSV n’a pas agi autrement. Le vrai caractère d’un parti s’affiche cependant dans la difficulté et, dans ce registre, le DP ne brille pas de mille feux, comme il aime le faire à toutes les occasions.

La présidente Corinne Cahen a comme principe d’étouffer tout incident. Fin 2017, le clash avec l’ancien secrétaire général Marc Ruppert, mis sous pression par la cheffe de file du DP, est resté sans conséquence majeure. Claude Lamberty a pris la relève comme bras droit de Corinne Cahen. La présidente a envoyé le député au front pour déclarer «close» l’affaire Semedo, moins de 24 heures après l’annonce de la sanction de l’eurodéputée libérale pour harcèlement de ses assistants parlementaires. Critiqué, le secrétaire général affirme aujourd’hui qu’il aurait dû davantage insister sur le fait que les excuses très douteuses exprimées par Monica Semedo ne fermeraient pas la voie à des sanctions en interne. Cela ne change rien au fait que Corinne Cahen n’a pris ses responsabilités qu’après un coup de pression exercé par le Premier ministre libéral.

Lundi, le bureau exécutif a clairement pris ses distances avec son élue, qui, mise sous pression, a fini par claquer la porte. Monica Semedo ne semble cependant pas disposée à lâcher son siège d’eurodéputée, comme le réclame le DP.
Une chose interpelle davantage : la tête du parti continue d’affirmer que l’affaire est tombée du ciel, toujours tout bleu pour le DP. La démission des assistants date de janvier… 2020. Il est très peu probable que les dirigeants n’aient pas eu vent de la situation. Mais comme évoqué plus haut, le DP préfère fermer les yeux pour ne pas écorner l’image du parti des gens heureux. Cette fois, la cacophonie est totale.

David Marques