La voiture qui n’avait pas bougé ces derniers mois d’un parking à Lallange a repris la route pour une «seconde vie». Elle servira aux exercices des services de secours.
Elle était déjà là cet été lors des grosses chaleurs. Le soleil tapait sur le pare-brise derrière lequel on apercevait une paire de lunettes de soleil. Son propriétaire semblait bien loin. Le week-end dernier, c’est une épaisse couche de neige qui recouvrait la voiture…
Pendant de longs mois, cette Audi noire avec des plaques d’immatriculation luxembourgeoises aura occupé une place du parking du cimetière d’Esch-Lallange, rue de Luxembourg. Immobilisée avec un sabot et marquée par le ruban rouge et blanc de la police, elle a attiré l’attention de plus d’un passant. Son état ne s’est pas amélioré au fil du temps. Depuis quelques semaines, plusieurs de ses vitres étaient cassées…
Et puis elle a finalement disparu au milieu de cette semaine. Renseignements pris auprès de la police et de la justice, nous avons appris que la procédure pour «véhicule délaissé» a touché à sa fin. Il faut savoir que quand un véhicule est immobilisé par la police, les autorités tentent d’abord de contacter le propriétaire. Cela se fait par voie de courrier recommandé. Sans aucune réponse après un certain délai, il revient au parquet de prendre une décision. Quand il déclare le véhicule «délaissé», il en informe l’administration de l’Enregistrement et des Domaines qui intervient pour les suites à en donner.
Retour à notre fameuse Audi. Elle n’a pas pris la destination de la casse. Mais elle aura une «seconde vie». C’est le CGDIS (Corps grand-ducal d’incendie et de secours) qui l’a récupérée. Régulièrement, les services de secours font en effet des demandes d’épaves qu’ils utilisent dans le cadre de leurs exercices. Mais ce n’est pas le sort de chaque voiture abandonnée. Si certaines terminent tout simplement à la casse, d’autres sont aussi mises aux enchères. C’est l’administration de l’Enregistrement et des Domaines qui s’occupe de ces ventes.
Le sud du pays actuellement sans fourrière
À noter qu’un grand nombre de voitures immobilisées sur la voirie passent par la fourrière. Les frais d’enlèvement – (190 euros entre 8h et 18h et en dehors des week-ends et jours fériés) et la garde (20 euros par tranche de 12 heures pour un véhicule d’une masse maximale de 3500 kg) incombent au propriétaire quand il la récupère. Il arrive donc aussi que certains propriétaires préfèrent «abandonner» leur véhicule au lieu de devoir payer la fourrière.
La fameuse «Gebléishal» à Esch ayant fermé ses portes, le sud du pays est actuellement sans fourrière. Autant dire que les autorités sont actuellement confrontées à un vrai problème de place quand un véhicule gêne sur la voie publique. «Lorsque le véhicule immobilisé affecte sensiblement la sécurité routière ou la fluidité du trafic, il peut être mis en fourrière dès le moment de son immobilisation, à condition que son propriétaire ou détenteur n’ait pas pu être contacté par les membres de la police grand-ducale ou n’ait pas obtempéré à leur ordre de le déplacer», retient le texte de loi du 9 septembre 2019 sur la réglementation de la circulation sur toutes les voies publiques.
Fabienne Armborst