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[Foot] FIFA et UEFA tentent de torpiller le projet de «Superligue»


Selon plusieurs médias européens, cette compétition pourrait s'appeler "European Premier" et rassembler 16 à 18 grandes équipes des principaux championnats. (Photo : DR)

La FIFA et l’UEFA ont lancé jeudi une contre-offensive conjointe contre toute « Superligue » réservée aux cadors européens, promettant de bannir de leurs propres compétitions les clubs et joueurs impliqués dans ce lucratif tournoi fermé.

Récemment évoquée dans la presse, une telle compétition « ne serait reconnue ni par la FIFA, ni par les confédérations concernées », écrivent dans une déclaration commune l’instance mondiale et ses six confédérations continentales – dont l’UEFA, concernée au premier chef.

L’initiative est d’autant plus remarquable que les deux organisations tenaient jusque-là des discours légèrement distincts dans ce dossier, épouvantail du foot européen agité par les gros clubs.

Si l’hostilité de l’UEFA à une telle idée est connue de longue date, puisqu’elle menace sa propre Ligue des champions, la FIFA s’était plutôt tenue à l’écart de ce débat européen, assurant se concentrer sur la réforme de sa Coupe du monde des clubs.

« Tout club ou joueur impliqué dans une telle compétition se verrait par conséquent interdire de participer à toute compétition organisée par la FIFA ou les confédérations », écrivent cette fois les instances.

 

Modèle nord-américain

La menace est lourde de conséquences puisqu’elle aboutirait à priver les joueurs concernés de toute carrière en sélection, alors même que les formations pressenties pour une « Superligue » regorgent d’internationaux.

Régulièrement évoquée depuis des années, la « Superligue » était revenue au cœur des discussions fin octobre lorsque le président démissionnaire du Barça, Josep Maria Bartomeu, avait annoncé que le club catalan avait accepté d’y participer.

Selon plusieurs médias européens, cette compétition pourrait s’appeler « European Premier » et rassembler 16 à 18 grandes équipes des principaux championnats, avec des play-offs en fin de saison, sur le modèle des ligues nord-américaines (NBA, NFL, MLS).

Outre le Barça, le Real Madrid est régulièrement cité parmi les promoteurs du projet, ainsi que les grands clubs anglais. La présence des légalistes directions du Bayern Munich et de Dortmund apparaît plus hypothétique, de même que celle de la Juventus Turin ou du PSG, dont les patrons sont proches des instances européennes.

À l’automne, des informations de presse avaient même évoqué un lancement de la Superligue avec le soutien de la FIFA, qui aurait représenté une déclaration de guerre à l’UEFA, électoralement très risquée pour le patron de l’instance mondiale Gianni Infantino.

Coup de bluff ?

« Toutes les compétitions doivent être organisées ou reconnues par les instances pertinentes à leur niveau respectif, par la FIFA au niveau mondial et par les confédérations au niveau continental », balaient jeudi les organisations.

« À cet égard, les confédérations reconnaissent la Coupe du monde des clubs de la FIFA comme l’unique compétition de clubs mondiale, tandis que la FIFA reconnaît les compétitions de club organisées par les confédérations comme les uniques tournois de clubs continentaux », poursuit le texte, condamnant donc tout projet privé.

Les signataires du communiqué réaffirment par ailleurs que « la participation aux compétitions mondiales ou continentales doit toujours être gagnée sur le terrain », un principe de « promotion-relégation » incompatible avec celui d’une ligue fermée.

Outre les critiques sur la philosophie d’une Superligue, qui enrichirait un peu plus les grands clubs et creuserait les écarts sportifs en Europe, plusieurs acteurs du foot doutent du sérieux du projet.

La menace d’une ligue fermée resurgit en effet à chaque renégociation avec l’UEFA des droits TV et du format de la Ligue des champions, une phase de manœuvres en coulisses actuellement en cours pour l’après-2024.

AFP/LQ