Les installations de ski de fond et de luge sont prêtes à ouvrir dans les prochaines semaines, en fonction de la météo et de l’évolution de la pandémie.
Le bourgmestre de la commune située à l’extrême nord du Grand-Duché, la seule du pays disposant d’installations pour la pratique du ski, reste «optimiste» face à la perspective d’une saison blanche. Et ce, malgré les contraintes qui s’avèrent être aussi bien d’ordre météorologique que sanitaire. «D’un côté, nous n’avons pas pu ouvrir à cause des restrictions sanitaires, car les skieurs se retrouvent tout proches les uns des autres. Mais maintenant que le gouvernement a annoncé que le sport allait être autorisé, nous allons faire une demande au ministère pour voir si l’on pourrait ouvrir le site ou non. De l’autre côté, il n’y a pas encore assez de gel sur le sol pour l’instant, la neige fond trop vite et le sol devient rapidement mouillé (propos recueillis vendredi). Si l’on passe avec une machine de type chasse-neige sur le terrain, on n’aura que de l’eau et de la glace… et cela rend la pratique du ski de fond impossible. S’il ne fait pas assez froid, le sol devient boueux et n’a rien à voir avec une piste de ski. Bref, ce n’est pas faisable, pour l’instant du moins», explique Henri Rinnen.
Analyse avec le collège échevinal et le ministère des Sports
En l’état actuel des choses, le bourgmestre indique cependant qu’il analysera la situation de concert avec ses collègues échevins ainsi qu’avec le ministère des Sports. «Concernant une éventuelle demande d’autorisation d’ouverture au ministère, nous allons nous réunir au niveau du collège échevinal afin d’analyser la situation actuelle et en vue de connaître la position du ministère. Dans ce cadre, je suis optimiste quant à une potentielle réouverture aussi longtemps que le mois de février ne sera pas passé. Car il s’agit du mois de l’année au cours duquel on a le plus de chances d’avoir des chutes de neige importantes. Si l’on n’ouvre pas avant la fin février, il n’y aura plus aucune chance pour cette saison. Après, naturellement, l’évolution du Covid nous impose d’autres contraintes. Il faudra suivre son évolution. Mais la situation devient chaque jour moins sévère, si l’on se base sur les chiffres relatifs au nombre d’infections. Peut-être recevra-t-on une autorisation pour ouvrir au moment où il y aura du gel et assez de neige qui ne fonde pas immédiatement.»
Dans tous les cas, le bourgmestre Henri Rinnen assure que tout est prêt : «Sinon, le matériel est disponible, comme chaque année, dans notre installation qui se trouve à côté du terrain de football, derrière la tribune. Nous disposons d’environ 280 paires de ski qui y sont entreposées et disponibles de suite.» Les pistes pourraient ainsi être tracées dès le moment où les conditions seront réunies pour ce faire et que le froid sera assez conséquent. «Ce sera le cas lorsque la température sera assez basse, soit autour de -8°C à -10°C la nuit, et que la neige sera cristallisée. De plus, il ne faut pas que les températures remontent tout de suite après et si la neige continue à tomber, alors ce sont des conditions idéales pour tracer des pistes de ski. Mais ce n’est pas encore le cas. Car, je le répète, si la neige est trop humide, on ne peut rien faire du tout.»
Quid des «classes de neige» et du tourisme ?
L’édile rappelle également que des classes de l’école fondamentale de la commune du nord, allant d’une douzaine à une vingtaine d’élèves, font chaque année des activités de sports d’hiver sur le site, en semaine. «Les classes scolaires réservent le matériel dès le matin ou en début d’après-midi.» Concernant l’afflux de touristes, Henri Rinnen précise qu’en temps normal, de nombreuses personnes venues de la Grande Région séjournent dans les hôtels avoisinants, car le site n’attire pas uniquement les Luxembourgeois, mais également de nombreux touristes. «Au niveau de la fréquentation exacte, tout dépend si le site est ouvert pendant les vacances de carnaval ou non. Hors vacances, ce sont les week-ends qui sont très fréquentés par les touristes étrangers jusqu’à 16h, et ensuite on voit plutôt des Luxembourgeois. Mais, encore une fois, tout dépend des conditions météorologiques.» Par contre, si les conditions météo ne sont pas réunies, il arrive que certaines années soient blanches ou bien que le site n’ouvre que durant quelques week-ends, voire quatre semaines d’affilée tout au plus, relate encore le bourgmestre.
Claude Damiani
«Un impact sur le secteur Horeca»
Concernant un potentiel manque à gagner si le site ne devait pas ouvrir du tout cette année, le bourgmestre de Weiswampach indique que le syndicat d’initiative organise le tout, « il n’y a donc pas de recettes communales pour cela. » Cela étant, lorsque le site est en activité de ski de fond, « hôtels et restaurants sont fortement fréquentés, durant les week-ends, notamment ; il y a du passage pendant toute la journée dans nos restaurants. »
Le syndicat d’initiative veut faire tourner l’économie
Avant, pour Henri Rinnen, de poursuivre en faisant référence au passé : « À l’époque, c’était clairement une situation très intéressante pour nos commerçants et donc surtout pour nos restaurateurs, ainsi qu’éventuellement pour nos hôteliers, en fonction de la période. Mais le manque à gagner sera difficile à chiffrer cette année. Ce qui est vraiment dommage, c’est que l’action vient du syndicat d’initiative et il est vraiment intéressé à faire tourner l’économie de la commune », déplore enfin le bourgmestre.
C.D