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Affaire Grégory : son père rompt le silence dans le livre de son avocat


Les époux Villemin, ici en 1984, ne s'étaient plus exprimés publiquement depuis 2006 dans une interview au journal La Croix. (archives AFP)

Jean-Marie Villemin a rompu près de 15 ans de silence, disant espérer « dans un avenir pas trop éloigné » la vérité sur l’assassinat non élucidé de son fils Grégory en 1984, alors que plusieurs éléments ont récemment relancé l’enquête.

« Nous espérons, nos avocats, Christine et moi, que nous pourrons enfin aboutir, dans un avenir pas trop éloigné, à une juste solution », écrit Jean-Marie Villemin, 62 ans, dans une postface au livre de Me Thierry Moser, Parole d’avocat, sorti ce vendredi (La Valette/Le Noyer Éditeurs).

« Il le faut par respect pour la mémoire de Grégory », ajoute Jean-Marie Villemin qui rompt avec ce texte d’une dizaine de pages près de quinze années de silence public. Il y résume à grands traits l’affaire, évoque l’ « anéantissement total » qu’a représenté pour lui et son épouse Christine la mort de leur premier fils (le couple a eu depuis trois enfants) et rend un hommage appuyé à Me Moser, l’avocat mulhousien, à leurs côtés depuis 1985. « Un grand frère », écrit Jean-Marie Villemin.

Cette prise de parole du père de Grégory intervient alors que plusieurs éléments ont récemment relancé l’enquête.
Mi-décembre, les avocats du couple Villemin ont soumis à la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Dijon, où est instruit depuis 1987 le dossier, de nouvelles demandes d’expertises, notamment ADN. Les précédentes expertises génétiques n’avaient rien donné.

Des résultats attendus fin janvier

Les nouvelles demandes portent cette fois sur « une recherche d’ADN de parentèle » et sur la possibilité, à partir de matériel génétique, de dresser le « portrait robot » d’une personne, avait indiqué une source proche du dossier.

La chambre de l’instruction devrait rendre sa décision « fin janvier », selon le procureur général de Dijon, Thierry Pocquet du Haut-Jussé. « Des auditions » ont également eu lieu dernièrement, selon le magistrat qui avait par ailleurs confirmé l’existence, dévoilée par la presse, d’un rapport de stylométrie incriminant une personne, mais pas encore versé au dossier.

L’affaire Grégory, qui reste l’un des dossiers les plus énigmatiques de l’histoire criminelle en France, a été relancée en juin 2017 avec les mises en examen du grand-oncle et de la grand-tante de l’enfant, les époux Jacob, jamais inquiétés auparavant, et de Murielle Bolle. Ces poursuites ont toutefois été annulées pour des questions de procédure.

LQ/AFP