À l’orée de la nouvelle saison, nous avons interrogé Alex Kirsch et Michel Ries. Ces coureurs de l’équipe Trek effectuent leur camp d’entraînement à Denia, en Espagne. L’occasion de revenir avec eux sur leurs objectifs.
Alex Kirsch : «Être au rendez-vous et faire le Tour»
SON HIVER
Alex Kirsch (28 ans, 1,94 m, 75 kg) : «Notre fils est né le lendemain du Tour des Flandres (NDLR : le 18 octobre). Pour moi, c’était la situation idéale. On a passé un très bon moment tous ensemble, on a pu s’habituer à cette nouvelle situation avec le bébé. Du coup, c’était un hiver tranquille à la maison. Différent des années précédentes. Et après Noël, on est partis en famille à Majorque, pour que je puisse m’entraîner. On le fait depuis quelques années, mais généralement, on ne peut pas rester longtemps, car ma femme est institutrice. Mais comme elle est en congé parental, on a pu rallonger. On a loué une maison, j’ai pu m’entraîner normalement, même si les conditions sanitaires ont évolué entre le début et la fin de notre séjour. Au début, on pouvait aller au restaurant, mais plus à la fin. Et je suis venu directement de Majorque au camp d’entraînement.»
LE STAGE
«Quand j’étais avec Wallonie-Bruxelles, j’étais déjà venu tout près d’ici. Les conditions sont à peu près les mêmes qu’à Majorque, même si je préfère cette dernière car il y a plus de choix de routes. On vient de passer les quatre premiers jours à faire tout ce qui est marketing, photos, médias. À partir de jeudi, on attaque les choses sérieuses. Il n’y a pas de surprise, ce sera un bon mélange entre du volume et on va essayer de monter progressivement au niveau de l’intensité. L’idée est qu’à la fin du stage, on soit prêts pour les courses qui démarrent rapidement après. On sait que ce sera un stage assez dur.»
SON PROGRAMME
«Je vais démarrer par des courses par étapes comme Bessèges (3-7 février) et Algarve (17-21 février) et puis je vais enchaîner par le week-end d’ouverture des classiques (Het Nieuwsblad le 27 février et Kuurne-Bruxelles-Kuurne le 28). Ensuite, ce sera Paris-Nice (7-14 mars) et le reste des classiques. À mon programme j’ai aussi le Tour de France. Après avoir été si proche l’an passé je veux vraiment y aller. Nous sommes six coureurs pour quatre places. C’est la plus grande course du monde. Quand on est cycliste, la première question qu’on vous pose c’est de savoir si vous avez participé au Tour de France, ça montre à quel point cette course est importante. Je pense que l’an passé, j’ai montré que j’avais ma place à ce niveau. Ça me motive forcément d’y être.»
SES OBJECTIFS
«Avec mon rôle dans l’équipe qui devient de plus en plus important, j’ai forcément moins de libertés personnelles. Mon premier objectif, c’est d’être au rendez-vous pour épauler Mads (Pedersen) et Jasper (Stuyven) dans les classiques. On veut répéter le même succès que l’an passé (NDLR : Stuyven avait gagné le Het Nieuwsblad et Pedersen Gand-Wevelgem). Le deuxième, c’est d’être au départ du Tour de France. Et si je devais donner un troisième objectif, ce serait de jouer ma chance à fond si l’occasion se présente.»
Romain Haas
Michel Ries : «Franchir un nouveau palier»
SON HIVER
Michel Ries (22 ans, 1,84 m/67 kg) : En fait, ma dernière course était la Vuelta, c’était il y a deux mois à peine. Du coup, la coupure a été très courte. J’ai fait trois ou quatre semaines tranquille. C’était spécial d’arrêter après un Grand Tour, le corps réagit un peu différemment après tous ces efforts. Il dit stop. Du coup, j’ai repris tranquillement en décembre pour retrouver progressivement la forme. Je suis resté tout le temps au Luxembourg, ça fait du bien d’être à la maison. Avec les restrictions, ce n’est pas simple d’aller à l’étranger et comme le froid ne me dérange pas…
LE STAGE
Je connais un peu la région, il y a deux ans, je n’étais pas très loin avec Kometa. Il y a beaucoup d’équipes ici, c’est une région assez connue. J’ai seulement repris il y a quatre ou cinq semaines. Après avoir arrêté sur un Grand Tour, on recommence sur un tout autre niveau. Pour la forme, ça va, il reste encore quelques semaines. Et ici, encore dix jours d’entraînement nous attendent avec des séances assez dures.On a trois blocs de trois jours. C’est bien pour retrouver la bonne forme. Les premières courses arrivent rapidement, donc on va augmenter l’intensité.
SON PROGRAMME
Je vais effectuer mon début de saison dans le sud de la France. Ma reprise est prévue sur le Tour de la Provence (11-14 février) puis le Tour des Alpes Maritimes et du Var (19-21 février), le Tour de Catalogne (22-28 mars), le Pays basque (5-10 avril) avant d’enchaîner avec les Ardennaises (18, 21 et 25 avril). J’ai aussi le Dauphiné (30 mai – 6 juin). Ce sont des courses au profil accidenté qui me conviennent bien pour la première partie de la saison. Au niveau Grand Tour, je suis encore une fois prévu sur la Vuelta(14 août – 5 septembre).
SES OBJECTIFS
Je sors de ma première année chez les pros, ça m’a permis de voir quel était le niveau en World Tour. L’objectif cette année, c’est de commencer à être compétitif, donc de ne plus seulement suivre la course mais de la faire. Prendre les bonnes échappées pour aller chercher des places. Avoir participé à un Grand Tour m’a fait beaucoup de bien. Je veux passer un nouveau palier. Ce sont les buts que je me fixe moi-même. Quand on fait du sport professionnellement, c’est pour être performant.
R. H.