Le coureur luxembourgeois de l’équipe Xelliss – Roubaix Lille Métropole disposera d’un programme très français pour démarrer 2021.
On entend au ton de sa voix qu’il a du mal à réfréner son enthousiasme. Il aimerait assurément ne pas devoir attendre ces trois prochaines semaines qui nous séparent du Grand Prix de la Marseillaise, date d’ouverture de la saison cycliste en France. Même la pandémie qui revient en boucle, plus particulièrement dans cette région avec le fameux variant anglais, ne le fera pas dévier de sa trajectoire. «D’ailleurs, le cyclisme a démontré de la fin de l’été à l’automne qu’il résistait mieux que d’autres sports avec les mesures barrières et les bulles sanitaires. On a couru avec précaution, mais tout s’est finalement bien passé», tranche Ivan Centrone. Le jeune Luxembourgeois de 25 ans qui a la chance de se trouver dans l’une des meilleures équipes continentales, puisque doté d’un effectif de qualité et également d’un calendrier fait de la plupart des courses professionnelles françaises hors World Tour, avait été échaudé l’an passé. La première vague et le confinement l’avaient stoppé en pleine ascension. Mais il avait remis la tête dans le guidon pour réussir à se montrer à son avantage, même sur des terrains a priori hostiles comme les courses d’un jour belges, ou ce Paris-Camenbert, qu’il terminera par exemple à la 12e place.
Surtout, le Leudelangeois était parvenu à recoller la trame d’un début de carrière haché trois ans plus tôt pour une cascade de pépins physiques. Le temps a fait son œuvre. Et avec son arrivée dans cette équipe de Roubaix, il s’est dégagé un horizon bouché par l’arrêt du Team Differdange.
Se donnant les moyens de voir plus loin et surtout l’objectif de monter dans la catégorie du dessus, ce bosseur invétéré, nous revient en 2021 tout revigoré. Le petit frère de Vincenzo, professionnel en 2008 chez Preti Mangimi, une équipe montée par l’ancien double vainqueur du Tour de Luxembourg, Alberto Elli, assure n’avoir qu’un seul but de l’automne à aujourd’hui : passer un cran. «Je ne peux pas me plaindre, assure-t-il aujourd’hui. J’ai un très bon physique. J’ai très bien travaillé, notamment pendant les trois semaines que j’ai passées à titre privé à Calpe avec ma famille en décembre. J’ai borné comme on dit. Il faisait vingt degrés, beau tous les jours, l’idéal quoi…»
Bel enchaînement de courses
Son équipe Xelliss – Roubaix Lille Métropole, par prudence, a finalement renoncé à organiser le stage cohésion prévu dans le Nord. C’est à Draguignan, la semaine prochaine, qu’il retrouvera donc tous ses coéquipiers. «On restera sur place et on filera directement participer au Grand Prix de la Marseillaise. On enchaînera sur le Tour de la Provence. Pour le moment, je suis réserviste pour le Tour du Haut-Var mais je suis prévu sur la Drôme Classic puis l’Ardèche Classic», détaille ainsi Ivan qui aura un joli mois de mars, si bien sûr la fameuse situation sanitaire laisse tranquille les sportifs professionnels. «Au programme, poursuit-il, il y aura le Grand Prix de Lillers, Paris-Troyes, le Grand Prix de Denain, la Bredene Classic, Cholet-Pays de Loire.»
Plus loin encore, au mois de mai, il évoque les Quatre Jours de Dunkerque, la course où les Roubaisiens se doivent d’être surmotivés. Assurément l’une des plus belles courses par étapes non World Tour. Bref, nous n’en sommes pas là, mais Ivan Centrone se montre volontariste. «La motivation est au top, confirme-t-il. Nous avons un nouveau vélo Argon 18 qui est super. J’aimerais commencer ma saison sur le même principe que j’ai fini la précédente. Pour ça, j’ai essayé de bosser le plus dur possible ces derniers temps à l’entraînement.» Finalement, il va falloir le freiner !
Denis Bastien