Les démocrates passent à l’action lundi au Congrès dans le but d’obtenir le départ de Donald Trump de la Maison Blanche à neuf jours de la fin de son mandat, une sanction qui resterait dans l’Histoire des États-Unis et pourrait hypothéquer son avenir politique.
Un président « dérangé », une « menace imminente » contre la démocratie américaine : même si la fin de son mandat est toute proche, les démocrates sont décidés à agir pour précipiter sa sortie, après les événements du Capitole qui ont fait 5 morts et ébranlé le pays.
Dès l’ouverture de la séance, à 11h locales, deux actions se préparent à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. D’une part, le chef de la majorité, Steny Hoyer, va tenter de faire adopter à l’unanimité une résolution demandant au vice-président Mike Pence de démettre Donald Trump de ses fonctions. Si un républicain s’y oppose, comme c’est probable, un vote formel devrait être organisé dans la foulée, dès mardi.
En parallèle, les démocrates vont formellement présenter à la Chambre un article de mise en accusation contre le président républicain, qui marquera le premier acte vers l’ouverture d’une nouvelle procédure de destitution historique.
La puissante présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a présenté dimanche un ultimatum à Mike Pence : il doit activer en urgence le 25e amendement de la Constitution, qui consiste pour le vice-président et les principaux ministres à constater l’inaptitude du président à exercer sa fonction. Elle lui a donné 24 heures pour répondre à l’injonction de la Chambre, inscrite dans la première résolution, et qui reviendrait à lui faire endosser les pouvoirs exécutifs pour les derniers jours du mandat Trump.
S’il ne le fait pas, l’acte d’accusation sera soumis à un vote en séance plénière cette semaine. Soutenu par un vaste nombre de démocrates à la Chambre, cet acte devrait être adopté, ouvrant officiellement le deuxième « impeachment » de Donald Trump.
Trump au Texas mardi
Quelques élus républicains ont appelé dimanche Donald Trump à démissionner pour épargner au pays les complexités de la procédure d’impeachment comme du 25e amendement.
Les démocrates, et une poignée de républicains, considèrent que le président sortant a encouragé ses partisans à marcher mercredi dernier sur le Capitole où Mike Pence, tenu par la Constitution, annonçait solennellement les résultats de l’élection présidentielle du 3 novembre. Une victoire de Joe Biden que Donald Trump n’a jamais voulu accepter.
Longtemps fidèle du milliardaire républicain, Mike Pence n’a plus de contacts avec lui depuis mercredi. Mais il n’a montré jusqu’ici aucune volonté de déclencher ce dispositif.
Isolé à la Maison Blanche, évincé de Twitter et des autres grands réseaux sociaux qui veulent éviter de nouvelles incitations à la violence, Donald Trump pourrait toutefois s’exprimer lundi, selon la chaîne CBS. Et il prévoit un déplacement mardi au Texas pour vanter sa politique d’immigration et la construction du mur frontalier avec le Mexique.
Silencieuse depuis les violences du Capitole perpétrées par des pro-Trump, son épouse Melania Trump a finalement condamné lundi les événements, tout en dénonçant les « attaques » dont elle s’estime victime.
Le Capitole, siège du Congrès américain, était protégé lundi par des barrières. Notamment en vue de l’investiture de Joe Biden le 20 janvier sur les marches du Capitole.
LQ/AFP