Un Boeing avec 62 personnes à bord s’est abîmé samedi en mer de Java quelques minutes après avoir décollé de la capitale indonésienne Jakarta. Le point sur ce que l’on sait sur la catastrophe.
Que s’est-il passé ?
Le vol SJ182 de Sriwijaya Air effectué par un Boeing 737-500 avait pour destination Pontianak, une ville située dans la partie indonésienne de l’île de Bornéo. Ce vol intérieur depuis Jakarta prend 90 minutes environ, mais l’appareil a dévié fortement sa trajectoire peu après le décollage et plongé brutalement vers la mer, selon les données d’un site de traçage des vols et de spécialistes de l’aviation.
Des vaisseaux de guerre, des hélicoptères et des plongeurs ont été déployés au large de la mégalopole et ont retrouvé des restes humains, des vêtements des passagers ainsi que de nombreux débris et morceaux de l’appareil. Les plongeurs cherchent à repêcher les boîtes noires, qui contiennent les enregistrements vocaux du cockpit et des données de vol, dont le signal a été détecté.
Les causes de l’accident qui s’est produit dans la région des « mille îles » ne sont pas encore établies. Des experts de l’aviation ont pointé les pluies torrentielles, une erreur de pilotage ou un problème technique comme des facteurs possibles dans l’accident.
Des pêcheurs de l’île de Lancang ont indiqué à CNN Indonesia et d’autres médias locaux avoir entendu au moins une explosion ou un bruit de tonnerre au moment de l’accident, suivi par de grosses vagues. Les données préliminaires suggèrent que l’avion était « le plus probablement intact » quand il a touché l’eau, selon un enquêteur du Comité de sécurité des Transports indonésien.
Qui était à bord ?
L’avion transportait 50 passagers, dont 10 enfants, et 12 membres d’équipage, tous Indonésiens. L’appareil avait pour capitaine Afwan, qui comme de nombreux Indonésiens ne porte qu’un nom. Ce vétéran de 54 ans a piloté des avions militaires pendant plus de dix ans avant de se reconvertir dans l’aviation commerciale, selon les médias locaux. Marié et père de trois enfants, il était respecté dans sa communauté et connu comme un musulman pieux.
L’un de ses comptes sur les réseaux sociaux avait pour image de profil Superman avec le message « Tu peux voler aussi haut que tu veux, tu n’atteindra pas le paradis si tu ne prie pas cinq fois par jour ».
Parmi les passagers se trouvaient deux jeunes mariés, Putri Wahyuni et Ihsan Adhlan Hakim, qui devaient se rendre à une cérémonie familiale de mariage. Un Indonésien, Rapin Akbar, a indiqué qu’il avait cinq membres de sa famille à bord, dont sa sœur, son neveu et un bébé de sept mois.
Quel type d’avion ?
Le Boeing 737-500 est l’un des best-sellers du constructeur américain. Il fait partie de la série des « 737 classique » qui est entré en service dans les années 1990, mais assez peu de ces appareils sont encore utilisés. L’avion de Sriwijaya Air avait 26 ans et a précédemment fait partie de la flotte de Continental Airlines et United Airlines aux États-Unis.
« Cet appareil est considéré comme un vieil avion et nécessite des inspections supplémentaires pour s’assurer de sa sécurité », a indiqué Michael Daniel, un ancien de l’autorité américaine de l’aviation devenu consultant. Ce modèle est différent de la dernière génération controversée des Boeing MAX, qui ont été immobilisés pendant des mois après des accidents mortels en Indonésie et en Éthiopie à six mois d’écart.
Y-a-t-il beaucoup de catastrophes aériennes en Indonésie ?
Oui, le nombre de passagers a bondi ces dernières années dans l’archipel de 17 000 îles mais le respect des normes de sécurité reste à améliorer.
La catastrophe la plus récente est le crash du Boeing 737 MAX de Lion Air en 2018 qui a fait 189 morts, mais l’accident a ensuite été imputé à un défaut du logiciel anti-décrochage, appelé MCAS, du constructeur.
En 2014, un avion de la compagnie AirAsia reliant Surabaya en Indonésie à Singapour s’est écrasé avec 162 personnes à bord. Et un an plus tard, un avion militaire s’est écrasé sur une zone résidentielle à Medan (Sumatra) faisant plus de 140 morts au total.
LQ/AFP