Le club nordiste lance un projet de développement durable en neuf points. Et ses équipements sont la partie la plus folle du programme.
Wiltz devient vert. Attention hein, qu’on ne se comprenne pas mal, le club nordiste conserve son éternelle couleur rouge : «On ne passe pas au vert, rigole Michaël Schenk, le président du club, on DEVIENT vert. Moi je suis rouge, on garde nos couleurs.» Sauf qu’à partir de cet été, les équipements de l’actuel 4e de BGL Ligue seront fournis par PlayerLayer, une marque anglaise installée récemment aux Pays-Bas, qui produit des maillots, shorts, chaussettes ou survêtements en bambou, bouteilles plastiques repêchées en mer, ou marc de café.
Wiltz a contacté l’entreprise qui fournit déjà les Forest Green Rovers, club de League Two (auto ?)proclamé le plus écologique de la planète et tenu par un président devenu millionnaire grâce aux énergies renouvelables. Soucieuse de se faire connaître, la marque a accepté d’habiller de pied en cap le FC Wiltz et a déjà expédié des échantillons afin que Dan Huet et ses joueurs effectuent de premiers tests pendant que leurs dirigeants travaillent sur le design tout en bossant sur une visite de courtoisie… au Forest Green Rovers, afin d’étudier leur modèle économique.
Hors de question de supprimer les saucisses !
«Même si, se convainc Michaël Schenk, sur certains points, on en est déjà plus loin qu’eux. Notamment sur nos produits fairtrade et régionaux.» Hors de question, toutefois, d’emboîter le club aux Rovers, qui ont banni la viande de leur offre aux supporters pour lui substituer des produits véganes : «Au Luxembourg, on ne peut pas supprimer les saucisses. Restons pieds par terre, on a déjà un boucher local qui travaille sur le bio, c’est déjà pas mal. On offrira peut-être un plat végétarien à la carte.»
Mais le FC Wiltz veut devenir un club pilote dans le football luxembourgeois et il s’attaque à tous les pans de son empreinte carbone au travers d’un plan en neuf points. Il a ainsi supprimé le plastique sur son stade, faisant débarquer les gobelets réutilisables dans ses vestiaires et son service catering. Il a décidé de s’attaquer aussi à l’électromobilité, envisageant de changer son parc automobile en toute conscience de son degré d’éloignement de pas mal de choses au pays. Des négociations ont été lancées avec la commune pour équiper le stade Um Pëtz de panneaux solaires. Wiltz a aussi lié un partenariat avec Sport 4 Trees, une association engagée dans la reforestation partout dans le monde et qui travaille notamment avec le Bayern Munich et Hoffenheim. «On veut montrer le bon exemple», lance Michaël Schenk. Wiltz est sur la bonne voie.
Julien Mollereau