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Variante du virus : «pas d’impact sur les vaccins», selon le gouvernement allemand


Le ministre de la Santé a estimé dimanche soir que la variante du virus pourrait être combattue par les vaccins élaborés (photo : AFP).

Le Premier ministre britannique Boris Johnson présidera lundi une réunion de crise suite à la découverte d’une nouvelle variante « hors de contrôle » du coronavirus sur le territoire. Mais selon les experts consultés par le gouvernement allemand, les vaccins restent valables.

Plusieurs pays dont la France et le Canada ont décidé dimanche de suspendre pour plusieurs jours tous les déplacements en provenance du sol britannique, après l’apparition d’une variante du virus qui serait jusqu’à 70% plus contagieuse, même si elle ne semble pas à ce stade porteuse de « gravité accrue ».

Les experts de l’Union européenne estiment en outre que les vaccins actuels contre le Covid-19 restent efficaces face à cette nouvelle souche, a annoncé dimanche soir le gouvernement allemand.

« D’après tout ce que nous savons à l’heure qu’il est et à la suite d’entretiens qui ont eu lieu entre les experts des autorités européennes », la nouvelle variante « n’a pas d’impact sur les vaccins » qui restent « tout aussi efficaces », a déclaré à la télévision le ministre de la Santé Jens Spahn, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.

La décision de l’Allemagne d’interrompre ses liaisons avec le Royaume-Uni, qui ne concerne pour l’heure que les vols et qui pourrait être adoptée par l’ensemble de l’UE, doit être officialisée dans les prochaines heures », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale, précisant que les Etats européens discutaient en parallèle d’une réponse commune concernant les liaisons maritimes, ferroviaires et routières.

La France a suspendu pour sa part à partir de dimanche minuit tous les déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni pour 48 heures. Une dizaine d’autres pays de l’Union européenne, dont l’Italie et l’Irlande, ont annoncé des mesures similaires.

Des dizaines de passagers en provenance de Grande-Bretagne se sont retrouvés bloqués dans des aéroports allemands dans la nuit de dimanche à lundi.

« Nous sommes a l’aéroport de Hanovre et nous sommes retenus contre notre gré, nous nous sommes fait tester et avons interdiction de quitter les lieux en attendant les résultats », se plaint ainsi une jeune Allemande, Manuela Thomys, dans une vidéo diffusée par le quotidien allemand Bild.

Hors de l’UE, c’est aussi le cas du Koweït, de l’Iran (pour deux semaines), de la Suisse, du Salvador et d’Israël, ces trois derniers pays ayant également suspendu leurs liaisons avec l’Afrique du Sud où la nouvelle variante du SARS-CoV-2 a aussi été détectée. L’Arabie saoudite a quant à elle suspendu tous les vols internationaux ainsi que l’accès à ses ports pour au moins une semaine. Le Canada, l’Argentine, la Colombie et le Chili ont également suspendu les vols en provenance du Royaume-Uni.

Conséquence de ces mesures, Boris Johnson doit présider lundi une réunion « pour discuter de la situation concernant les déplacements internationaux et en particulier les flux réguliers du fret vers et à partir du Royaume-Uni », tandis que le port de Douvres, desservant notamment la France, a annoncé fermer pour le trafic sortant.

La nouvelle souche du virus est « hors de contrôle », a reconnu dimanche le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, justifiant ainsi un reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre. « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit largement diffusé ».

Cette fermeture tombe particulièrement mal alors que les ports anglais connaissent actuellement un trafic massif, causant parfois des retards et des bouchons sur les routes y menant, car nombre d’entreprises stockent pour se préparer à la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen le soir du 31 décembre.

A dix jours de l’échéance, les négociations commerciales post-Brexit entre Londres et Bruxelles n’ont toujours pas abouti et en cas d’échec, l’introduction soudaine de quotas et droits de douane fait craindre le chaos dans les approvisionnements du pays.

Premier cas en Italie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’agence européenne des maladies ont appelé dimanche leurs membres en Europe à renforcer leurs contrôles pour combattre la propagation de la nouvelle variante du coronavirus, notamment en améliorant leurs capacités de détection de la souche.

L’agence européenne de contrôle des maladies (ECDC), qui inclut une trentaine de pays dont les membres de l’UE et le Royaume-Uni, n’a quant à elle « pas exclu » que la variante circule en dehors du territoire britannique.

L’Italie a, du reste, annoncé dimanche soir avoir détecté un premier cas diagnostiqué par l’hôpital militaire Celio de Rome. Quelques autres contaminations avaient déjà été signalées au Danemark (neuf), ainsi qu’un cas aux Pays-Bas et en Australie, a souligné l’OMS.

Outre « des signes préliminaires selon lesquels la variante pourrait être plus contagieuse », la nouvelle souche britannique « pourrait aussi affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic », a poursuivi l’Organisation mondiale de la Santé.

Il n’y a en revanche pour le moment « aucune preuve d’un changement de la gravité de la maladie », selon elle.

Dans l’UE, la campagne de vaccination devrait commencer les 27, 28 et 29 décembre, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les ambassadeurs des Etats membres auront une réunion de crise lundi à Bruxelles consacrée aux restrictions dans les déplacements causées par la nouvelle souche du virus.

C’est aussi ce lundi que l’Agence européenne des médicaments se penchera sur le sort du vaccin Pfizer-BioNTech qui devrait être autorisé dans les deux jours par la Commission.

L’Italie, elle aussi durement touchée, va se reconfiner pour les fêtes à partir de lundi.

AFP