La championne nationale luxembourgeoise est la seule représentante du pays à prendre part à la Coupe du monde à Namur.
C’est fou évidemment comme les choses ont changé depuis un an. Mais ce dimanche Christine Majerus, même seule représentante du Luxembourg (rappelons qu’en raison de la situation sanitaire, seules les catégories élites, masculine et féminine prendront le départ), sera bien là, comme le 22 décembre 2019 où elle terminait à la 19e place cette manche de Coupe du monde à Namur. Une manche au parcours redessiné l’an passé et rendue encore plus rude que les années précédentes. Or le circuit namurois avait cette réputation non usurpée de figurer parmi les tracés ultraphysiques.
Peu importe, ce n’est assurément pas la difficulté qui fait peur à Christine Majerus qui, rappelons-le, était parvenue à signer une cinquième place significative sur le tracé wallon en 2016.
Ce n’était pas la meilleure performance de la Luxembourgeois dans ce circuit de la Coupe du monde, car elle avait terminé quatrième en janvier dernier du côté de Nommay. Mais avec une dizaine de top 10 depuis le début de sa carrière, celle qui termina quatrième des Mondiaux 2018 du côté de Valkenburg (elle termina 7e en 2015 et 2016 et évidemment 7e à Belvaux en 2017), a évidemment la carrure pour se hisser dans le haut du classement. Le seul problème pour la professionnelle de Boels Dolmans (qui deviendra SD Worx), c’est sans doute le peu de compétitions qu’elle a derrière elle cette saison.
Un premier top 10 le week-end dernier
Logique, pendant quelques semaines, dans la foulée de sa saison sur route, exceptionnellement prolongée jusqu’à l’automne avec le remaniement du calendrier, elle est restée dans l’expectative. Allait-elle pour une fois zapper la saison de cross? Finalement, elle choisit une option médiane. «Je vais tenter de courir tous les week-ends en décembre avec comme objectif principal la préparation pour la saison route. Cette année encore plus que les années d’avant, je ne peux prétendre à plus», nous expliquait-elle récemment.
Avant de rejoindre, début janvier, son équipe du côté de Calpe, elle aura ce but en tête : réussir un bon résultat en Coupe du monde, soit à Namur dimanche, soit à Dendermonde, toujours en Belgique, la semaine suivante. «Cette année, l’objectif doit être avant tout de retrouver le côté fun dans ma pratique grâce à la compétition et d’en profiter pour la route. S’il y a un petit résultat ou de belles performances plus tard dans la saison, tant mieux, mais j’ai surtout envie de m’amuser», nous rappelait-elle avant de tenir parole immédiatement. Car si samedi, dans le sable d’Anvers, elle ne put faire mieux que 26e dans le Scheldecross, elle termina huitième un jour plus tard à Gavere dans une manche du Superprestige. «C’était motivant de pouvoir gagner des places au fil de la course. Même si le top 5 m’échappe de peu, je suis très satisfaite de ce premier top 10 à ce stade de ma préparation et d’avoir pu peser sur le déroulement de la course», avait alors commenté Christine Majerus.
Bagarre explosive chez les hommes
Cette manche de Coupe du monde arrive donc idéalement pour lui permettre de faire un nouveau point, alors que l’élite néerlandaise avec Lucinda Brand (lauréate dimanche dernier et l’an passé de cette manche namuroise), Denise Betsema et la championne du monde en titre, Ceylin Alvarado, sera sans doute dure à bouger. La bataille sera sans doute belle à suivre, car pour le moment aucune concurrente n’est au-dessus du lot.
Chez les hommes, l’excitation est déjà au maximum, car pour la première fois de la saison, on retrouvera sur une même ligne de départ l’ancien triple champion du monde Wout Van Aert, l’actuel champion du monde Mathieu Van der Poel et le prodige anglais Tom Pidcock. Bref, pour le coup, on regretterait presque que cette course se dispute sur un tracé un poil trop physique, puisqu’à l’évidence les parties de course à pied risquent d’être nombreuses. «Je suis étonné de ma progression. J’ai justement prévu mon pic de forme au cross de Namur. Normalement, je devrais être encore meilleur», explique Pidcock. Si Van Aert s’est imposé à Namur en 2017, Van der Poel a remporté quatre des cinq dernières éditions…
Denis Bastien