Les Luxembourgeoises de Gréngewald se sont certes incliné sur le parquet de Namur (88-68), jeudi, mais les joueuses de Hermann Paar n’ont pas à rougir de leur performance.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le défi était immense : une équipe en grande partie pro qui a repris son championnat et a pu s’entraîner, un match unique à disputer chez l’adversaire, une préparation compliquée avec l’interdiction de s’entraîner au Luxembourg et pas de match à se mettre sous la dent depuis deux mois. N’en jetez plus! Et c’est pourtant dans ce contexte que Gréngewald devait disputer, jeudi soir à Namur, le premier match européen de son histoire. Le tout premier d’une formation luxembourgeoise depuis plus d’une décennie.
Malgré tout, les joueuses de Hermann Paar se sont battues avec leurs armes. Et si elles se sont logiquement inclinées de vingt points (88-68), elles n’ont clairement «pas à se cacher», comme l’explique Tessy Hetting, qui a disputé son tout premier match de Coupe d’Europe. À 34 ans, l’international luxembourgeoise a déjà roulé sa bosse sur nombre de parquets continentaux et mondiaux, notamment avec la sélection. Mais jeudi, c’était une première : «Je n’avais jamais disputé de Coupe d’Europe, mais avec l’équipe nationale, j’ai un peu l’habitude de ce niveau. Je savais que ce serait difficile. Mais on s’est dit qu’on n’avait rien à perdre.»
Pour cette grande première, le début du match a été compliqué face à Namur, qui avait joué la semaine passée : «On n’a pas su trouver notre rythme en première période», constate Lisy Hetting, la seule de l’équipe à avoir déjà évolué en Coupe d’Europe. Résultat, les Belges s’échappent rapidement au score (10-2 à la 3e, 28-19 à la 10e) face à une formation de Gréngewald qui peine à prendre ses marques : «On n’a pas été assez agressives, on leur a laissé trop de tirs libres un peu trop faciles», regrette encore Tessy Hetting.
Hermann Paar a apprécié ce qu’il a vu… par moments : «Je tiens à féliciter l’équipe pour son travail malgré des conditions compliquées. Le match a montré que nous étions sur le bon chemin… mais que nous n’étions pas encore arrivées. J’ai aimé voir que nous avons par moments très bien joué et je regrette que nous ne l’ayons pas fait de manière plus constante.» Aux dires du technicien allemand, les 15 points d’écart à la pause (52-37) n’ont pas tenu à grand-chose : «On a vu qu’on manquait de compétition et de pratique. En première période, il y a deux ou trois actions sur lesquelles on aurait pu mieux faire en défense et deux ou trois où on aurait pu mieux attaquer. On aurait alors eu une chance d’atteindre la pause avec 10 points et de les faire douter. Mais ça n’a pas été le cas. Ni après la pause.»
Mais au fil des minutes, Gréngewald s’enhardit et parvient à trouver un certain rythme. La plupart des joueuses entrées en jeu inscriront des points. Mention spéciale à la jeune Laurie Irthum, qui fêtera lundi ses 18 ans et qui s’est montrée à son avantage avec 10 points (à 5/5), 7 rebonds, 1 passe et 1 contre en 23’14“. C’est à des filles comme elle que cette expérience doit servir pour l’avenir, comme le rappelle Lisy Hetting, qui avait le même âge quand elle a découvert la compétition européenne : «C’est pour cela que ça vaut la peine de jouer des compétitions comme l’Eurocup. C’est une énorme chance pour les jeunes. Laurie, par exemple, a démontré qu’elle n’avait pas peur de jouer contre des adversaires fortes comme Namur.»
Y retourner au plus vite
Même si la victoire ne sera pas au rendez-vous, la seconde période sera meilleure : «À la mi-temps, on n’avait que trois fautes collectives. Alors après la pause, on leur a mis plus la pression, on a été plus agressives et on leur a rendu la vie plus difficile», résume Tessy Hetting. Mais la volonté ne suffit pas : «Sur la fin, on manque clairement de condition physique. Si on avait pu avoir au moins un match de préparation, on aurait pu faire encore mieux. Mais globalement on doit être plutôt satisfaites», précise la plus grande joueuse de l’équipe, qui rendait une bonne dizaine de centimètres à la tour de contrôle adverse. Et d’ajouter : «Je ne dis pas qu’on aurait pu gagner, car on devrait faire le match parfait, mais encore mieux rivaliser. Et pour moi, il aurait été intéressant d’avoir un deuxième match contre elles.»
Mais l’aventure européenne est bel et bien d’ores et déjà terminée pour Gréngewald. Qui n’aspire qu’à une seule chose : y retourner : «Toutes les joueuses ont pris beaucoup de plaisir dans cette aventure internationale et toutes sont prêtes à y retourner!», annonce Hermann Paar.
Malheureusement ce n’est pas pour tout de suite. Pour elles, place désormais à des vacances bien méritées. Avant de reprendre l’entraînement… quand ce sera possible : «La FLBB travaille avec les clubs sur la reprise du championnat. On attend de voir quelles seront les annonces gouvernementales pour avoir une idée précise de ce qui nous attend», confie encore Tessy Hetting, qui est également DTN. On évoque une reprise du championnat début février. Mais rien n’est moins sûr. En attendant, on peut se dire que la dernière image de basket luxembourgeois de l’année aura été positive : «C’était une belle pub pour le basket féminin luxembourgeois», conclut Hermann Paar.
Romain Haas