Le portier du FC Wiltz et n° 2 des Roud Léiwen, Ralph Schon, va rater quatre mois de compétition : il doit se faire opérer du poignet.
La nouvelle est assez inattendue, d’autant qu’on ne joue pas énormément ces derniers temps. Quel est le problème?
Ralph Schon : Le ligament de mon poignet droit est déchiré et je dois me faire opérer jeudi prochain au Kirchberg. C’est arrivé en octobre, au moment de dégager à la main, je n’ai pas vu un joueur derrière moi et ma main a involontairement tapé son dos. On a pensé à une entorse, mais après trois semaines, cela ne pouvait plus être ça. J’avais mal quand je portais des choses lourdes et sur les frappes des attaquants. J’avais fait une IRM avant le rassemblement de la sélection, au mois de novembre, où j’ai quand même joué avec un strap. Le reste du temps, je portais une manique pour reposer ma main. C’est après le match contre l’Azerbaïdjan qu’un spécialiste a fini par détecter la déchirure.
Un gardien qui doit se faire opérer de la main ou du poignet a-t-il forcément un peu peur ?
C’est vrai qu’on se sert pas mal de nos mains à notre poste (il sourit). Mais j’avais déjà dû subir une opération d’un doigt et cela avait très très bien réagi. Là, le docteur m’a dit que généralement il fallait trois mois, mais qu’il valait mieux en prévoir quatre. Je vais essayer de gagner du temps. En fait, l’opération que je vais subir, c’est un peu comme une arthroscopie du ménisque. Là, ils vont faire une sorte de nœud au ligament.
Dans certains pays, ce genre d’opération pourrait avoir du mal à se dérouler tant les services hospitaliers sont à flux tendu et tant ce genre d’intervention pourrait être considéré comme non essentiel. Avez-vous eu peur d’avoir du mal à trouver une place en bloc opératoire ?
(Il sourit) Ah mais pour moi, c’est essentiel! J’espère d’ailleurs que je resterai négatif jusqu’au jour de l’opération, sinon je ne pourrai pas. Alors je limite mes déplacements.
Peut-être que je ne raterai pas grand-chose
mais qu’on ne le sait pas encore
N’avez-vous pas une pointe d’agacement à l’idée de vous dire que si vous aviez été opéré plus tôt, de restrictions en restrictions, vous n’auriez quasiment rien raté en termes de compétition ?
Oh, vous savez, on ne sait jamais avec cette épidémie. Peut-être que je ne raterai pas grand-chose, mais qu’on ne le sait pas encore. Il faudrait être voyant pour le savoir.
Et vos entraînements ?
On s’adapte, on travaille d’autres trucs, puisqu’on est par groupe de quatre. Moi, je ne travaille plus dans le groupe des gardiens et… (il rit), il faut bien reconnaître que j’ai des qualités en tant qu’attaquant. Non, je rigole. Enfin, si, je marque quand même pas mal et ça nous fait rire avec Sanel (Ibrahimovic). Je suis dans le même groupe que lui, avec Chris (Philipps) et Edis (Osmanovic). De bons footballeurs. C’est dur, mais j’aime bien. Le coach m’a déjà dit que s’il lui manquait un joueur de champ… Mais bon, sérieusement, c’est important pour un gardien de pouvoir jouer au pied. Cette période pendant laquelle je ne peux pas trop me servir de mes mains me permet de travailler mon physique différemment, avec plus de courses. Cela me fait évoluer.
Le Portugal fin mars, avec les Roud Léiwen, c’est quand même râpé pour vous ?
Oh là, je ne suis pas encore sûr de le rater ! Voyons comment cela évolue. Mais j’ai l’espoir d’être là. Pour mon moral, en tout cas, je me dis que j’ai une chance.
L’arrivée de Chris Philipps au FC Wiltz, qu’en pensez-vous ?
C’est un grand plaisir. C’est un pote, mais je n’étais vraiment pas convaincu qu’il arriverait chez nous. J’espérais autre chose pour lui, mais ce n’est pas un mauvais choix. Cela va lui permettre de retrouver l’amour du jeu, ce qui n’est pas toujours évident. Et cela peut lui faire du bien de revenir au contact de ses proches. En tout cas, dans tous ses gestes, à l’entraînement, on voit qu’il a joué à un autre niveau.
Une année 2021 ambitieuse, donc ?
J’espère qu’on va faire de grandes choses, oui.
Entretien avec Julien Mollereau