Le Luxembourg saura, ce lundi soir, quels seront ses adversaires lors de la prochaine campagne. Avec des objectifs élevés.
Luc Holtz a beau avoir déjà passé une décennie dans la peau du sélectionneur national, «le cœur bat toujours un peu plus vite» à chaque fois que l’Europe du football a rendez-vous en Suisse. En général, c’est à Nyon. Ce lundi soir, sur le coup de 18 h, ce sera à Zurich et par visioconférence. Mais peu importe, angoisse et excitation mêlées accompagneront le coach des Roud Léiwen jusqu’au moment où les anciens joueurs Rafael van der Vaart et Daniele de Rossi plongeront leurs mains dans les saladiers. «C’est un moment où notre futur immédiat, les conditions de notre évolution, dépendent beaucoup du hasard. On n’a absolument aucune prise dessus et pourtant, c’est hyper important», analyse le sélectionneur. On peut le comprendre.
Éviter l’effet 2018…
Pour le Mondial russe, l’UEFA avait eu la main très lourde avec son très jeune groupe, lui désignant notamment comme adversaires la France, future championne du monde, la Suède et les Pays-Bas. Cela n’avait pas empêché le Grand-Duché de terminer 5e de son groupe, derrière la Bulgarie mais devant le Bélarus, avec 6 points au compteur. Un bilan plus qu’honorable et même assez fringant au regard des campagnes précédentes : six points pour les éliminatoires du Mondial-2014 avec la Russie et le Portugal dans le groupe et cinq pour le Mondial-2010, avec la Suisse et la Grèce. Mais puisque la génération actuelle a clairement passé un vrai cap, elle aimerait désormais finir son année sur un total à deux chiffres dans une compétition qui ne soit pas la Nations League et qui permettrait d’effacer pour de bon les fameux 10 points de l’épopée 95, qui continue de faire référence, vingt-cinq ans plus tard.
Groupe de 5 = un monstre
C’est aussi pour ça qu’en ce mois de décembre 2020,
Luc Holtz rêve d’un groupe à six. Déjà parce que le règlement fait qu’il hériterait d’office d’un nain du continent (ce lui laisserait deux sélections moins bien classées que le Luxembourg dans le groupe, et donc la possibilité de faire du chiffre), ensuite parce que les équipes les plus costaudes et notamment qualifiées pour la phase finale de la Nations League (Belgique, France, Espagne, Italie) seront toutes reversées dans l’un des cinq groupes à cinq. Soit 80 % de chances de ne pas jouer ce genre de monstres.
Luc Holtz, qui était encore très incertain sur ce point il y a trois semaines, a quand même reçu la première bonne nouvelle de ces prochains éliminatoires : le nouveau stade national devrait être prêt en temps et en heure pour accueillir un premier match dès le mois de mars. «A priori, la bourgmestre (NDLR : Lydie Polfer) a dit que tout serait fait pour qu’il soit prêt mi-février. Après, il restera à voir si nous avons le droit aux rassemblements de personnes.» Ce soir, le Luxembourg peut hériter d’un groupe de rêve ou d’un vrai cauchemar mais au moins aura-t-il l’assurance de le vivre dans de bonnes conditions. Une fois les dix groupes connus, restera à organiser un calendrier extrêmement resserré, avec trois rencontres en une semaine en mars 2021, puis toutes les autres entre septembre et novembre 2021. Pour une campagne exceptionnelle ?
Julien Mollereau